
Épisode 1 !!
Un grand merci à Manon Belleret
🎨 À propos de notre invitée :
Manon Belleret est une architecte d’intérieur et la fondatrice de l’entreprise Mon Bon Design. Avec 4 ans d’expérience, son parcours est riche en apprentissages et en défis. À seulement 28 ans, Manon a su faire preuve de résilience et de créativité pour monter sa propre entreprise.
🔍 Résumé du contenu :
Dans cet épisode, avec Manon Belleret, nous avons exploré :
- Son parcours depuis l’obtention de son master en design international avec une spécialité en éco-conception.
- Les défis et les réussites de l’entrepreneuriat dans l’architecture d’intérieur.
- La manière dont elle a développé son activité grâce au bouche-à-oreille.
- Sa réflexion sur ses tarifs et la gestion de projets complexes.
- L’importance de trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle et de maintenir une organisation efficace.
- La quête d’un mentor inspirant et le pouvoir de la collaboration dans le métier.
📜 Anecdotes et Moments forts :
Des conseils pratiques pour gérer son temps et sa créativité tout en étant indépendant.
Manon partage comment elle a surmonté les obstacles initiaux et les moments de doute.
Les défis de travailler dans un domaine éco-responsable et comment elle intègre ces valeurs dans ses projets.
Une vision rafraîchissante de la collaboration plutôt que la concurrence dans le milieu.
Les chapitres :
00:00:05 – Introduction au podcast Décopreneurs
00:00:47 – Présentation de Manon Belleret
00:01:13 – Début de carrière et création de Mon Bon Design
00:03:07 – La reconduite de Manon vers l’indépendance
00:04:20 – L’idée du mentor et les inspirations de Manon
00:05:06 – Parcours inspirant de Frank Lloyd Wright à Karine Bonne
00:07:10 – Naturelle dans la décoration et transparence
00:08:29 – Challenges de l’éco-conception dans les projets
00:10:31 – Gestion des projets et choix clients
00:11:49 – Diversité des projets, pros et particuliers
00:14:13 – Équilibre entre vie personnelle et professionnelle
00:17:25 – Gestion des clients et nombre de projets annuels
00:20:01 – Fixer les prix et se concentrer sur la qualité
00:24:16 – Méthodes de tarification et plages horaires de travail
00:28:13 – Opportunités et équilibre trouvés dans un coworking
00:31:19 – Collaborations, soutien et présence dans Bouche Ta Boîte
00:34:32 – Partage d’expériences entre décorateurs et architectes
00:35:37 – Échecs et apprentissages dans les projets
00:37:56 – Encouragements à la collaboration et apprentissage continu
Transcription (par autoscript)
Floortje (00:00:05.49 –> 00:00:40.99) : Salut, moi c’est Floortje et je te souhaite bienvenue au podcast Décopreneurs, le podcast business pour les décorateurs et architectes d’intérieur. Ici, on va parler des hauts et des bas, des parcours atypiques, des syndromes d’imposteurs et toutes les façons imaginables pour faire avancer ton business. Le but ? Apprendre, partager, rigoler et trouver les outils pour faire avancer le côté business sans jamais oublier le côté cœur et passion de notre métier. Ceux qui en parlent le mieux, c’est forcément nos collègues. On y va ?
Floortje (00:00:47.62 –> 00:00:56.34) : Alors aujourd’hui, je suis avec Manon Belleret qui est architecte d’intérieur. Bienvenue, merci de prendre ce temps de discuter avec moi.
Manon Belleret (00:00:56.64 –> 00:00:57.32) : Merci à toi.
Floortje (00:00:57.56 –> 00:01:10.46) : Je suis ravie, tu est ma première, donc je souhaite dire vraiment c’est cool que ça soit toi. On a parlé au départ un peu de ton parcours, tout ce que tu as fait et je suis toute contente que ce soit toi. Ce podcast débute avec toi.
Manon Belleret (00:01:10.62 –> 00:01:12.40) : Super, merci pour l’invitation.
Floortje (00:01:13.30 –> 00:01:24.30) : Je t’en prie, c’est un grand plaisir. Est-ce que tu peux, pour commencer, me parler un peu de toi ? Qui es-tu ? Comment s’appelle ton entreprise ? Quand est-ce que tu as commencé ?
Manon Belleret (00:01:24.30 –> 00:03:07.32) : Oui, tout à fait. Je m’appelle Manon et j’ai 28 ans. J’ai monté ma petite entreprise qui s’appelle Mon Bon Design il y a 4 ans. À la sortie de mes études, au départ, c’était un peu un choix par défaut et puis au bout de quelques mois, j’ai monté mon entreprise suite à l’obtention de mon master en 2016 et un mois après, je me suis inscrite comme auto-entrepreneur. Voilà. Au début, c’était un petit peu parce que je cherchais du travail comme tout jeune designer, fraîchement sortie de l’école. Et en même temps, j’avais un petit peu de temps pour m’intégrer à l’entreprise, et en même temps, j’avais un petit peu de temps pour m’intégrer à l’entreprise. Et en même temps, j’avais un petit peu de temps pour m’intégrer à l’entreprise, j’avais des premiers contacts, premier cercle finalement, les amis, la famille qui m’ont demandé « Peux-tu me refaire ma cuisine ? Peux-tu faire une salle de bain ? Peux-tu m’aider pour décorer telle ou telle pièce ? » Et puis finalement, voilà, j’ai mis les choses en place en me mettant auto-entrepreneur, en me disant « Je vais border un petit peu ». Et au bout de 6 mois, j’avais arrêté d’envoyer des CV et j’avais dit « Je continue à faire ça à mon compte » Et au bout de 6 mois, j’avais arrêté d’envoyer des CV et j’avais dit « Je continue à faire ça à mon compte » Je me faisais la main et je gagnais l’expérience qui était demandée lors des candidatures auxquelles je répondais et que je n’avais pas. C’est ça aussi, c’était le grand fossé entre « On veut bien vous employer, mais il vous faut 2 ou 3 ans d’expérience ». Et entre la sortie de l’école et ces 2 ou 3 ans d’expérience, j’ai fait le choix d’aller me la créer cette expérience parce qu’on n’allait pas me la donner. Donc voilà, c’était un peu l’idée de départ.
Floortje (00:03:07.66 –> 00:03:16.74) : Donc Et pour le coup, aujourd’hui, moi je sais que maintenant tu as 3 ou 4 ans d’expérience, est-ce que tu retournerais travailler pour quelqu’un d’autre ?
Manon Belleret (00:03:16.74 –> 00:04:20.12) : C’est une très bonne question que je me suis posée. Je pense que c’est cyclique, je dois me la reposer tous les 6 mois ou à chaque coup dur ou client un peu compliqué, projet qui ne sort pas. À chaque fois, je me dis « Bon, est-ce que je n’irai pas bosser pour quelqu’un ? » Et au bout d’une demi-journée, c’est terminé. Je n’y pense plus et je repars sur mes projets d’entreprise. Donc ça veut dire, je pense que j’aimerais bien avoir l’expérience de travailler avec quelqu’un d’autre, mais plutôt dans un esprit de mentor ou d’être aux côtés de quelqu’un de très inspirant à côté de qui je pourrais apprendre des choses dans certains niveaux. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, la collaboration peut me permettre d’accéder aussi à ça. Pour travailler en collaboration avec d’autres personnes. Donc finalement, j’ai aussi goûté à l’indépendance et c’est assez agréable. Donc voilà, peut-être un jour, je ne suis pas fermée, mais pour le moment, je ne pense pas.
Floortje (00:04:20.98 –> 00:04:26.54) : Ça pourrait être une idée pour un peu plus tard. Et l’idée du mentor, c’est quand même bien, c’est sympa.
Manon Belleret (00:04:26.66 –> 00:04:51.06) : Oui, alors ça, c’est quelque chose que j’ai en tête depuis un moment. Je ne sais pas, j’ai fait une fixette sur le fait de trouver quelqu’un d’inspirant. Qui aurait pu, une relation qui change un peu un parcours de vie. Bon, je n’ai pas rencontré cette personne-là. J’ai rencontré plein d’autres gens, des collaborateurs très intéressants. Mais pas le super mentor qui m’inspire, pas encore en tout cas.
Floortje (00:04:52.22 –> 00:05:04.10) : Si tu n’as pas une décoratrice ou un décorateur en tête, où tu dis, si ça pourrait être ça, ça sera elle ou il, ça sera le rêve. Juste si on rêve deux secondes, ça peut être qui ?
Floortje (00:05:06.51 –> 00:05:09.65) : C’est qui ton kiff, mais vraiment ton kiff en déco ?
Manon Belleret (00:05:09.65 –> 00:06:34.99) : Alors, l’architecte que je sur-aime, mais c’est un architecte et c’est vieux, enfin c’est vieux, c’est un enseignement qui est vieux dans le sens, ça fait longtemps que c’était Frank Lloyd Wright dont j’aime beaucoup le travail. Je pense que ça a été pour moi le déclic pour me mettre à étudier, à m’intéresser à l’architecture et à l’art et au design. Après, moi, j’ai mon grand-père qui était architecte qui m’a beaucoup, beaucoup inspirée quand même. Et quelqu’un qui exerce aujourd’hui, que j’aime beaucoup parce que déjà c’est une femme et elle est dans une dynamique très, très ouverte, très transparente aussi sur son métier, c’est Karine Bonne. Je ne sais pas si tu vois qui c’est. Ah oui. Elle fait restaurant avec vous sur Netflix. Mais je la connaissais avant parce qu’elle fait des super vidéos sur YouTube où elle est hyper, hyper transparente sur sa façon de travailler, les doutes, la création de son équipe, les couacs, les super projets. Elle a un côté très naturel que j’aime beaucoup. Et elle sort des super projets tout en étant transparente. Donc, moi, ça m’a démocratisé un petit peu le saint Graal du designer parfait, tu sais. En fait, voilà, elle a une entreprise avec les hauts et les bas. Et je trouve que c’est une super personne.
Floortje (00:06:35.01 –> 00:06:55.15) : Elle est top. Elle fait des trucs sur YouTube qu’effectivement, comme tu dis, c’est extrêmement intéressant ce qu’elle montre. Elle montre que ce n’est pas toujours chouette. Elle montre aussi que… voilà. Mais c’est assez marrant puisqu’elle est très américaine, je trouve, dans le fait où elle est toujours bien coiffée, elle est toujours bien maquillée. Mais il y a aussi des moments où, en fait, elle montre que quand elle sort du lit, ce n’est pas du tout ça.
Manon Belleret (00:06:55.77 –> 00:06:56.09) : Oui.
Floortje (00:06:56.27 –> 00:07:08.75) : Et j’aime bien ça. Elle est très naturelle. Et effectivement, maintenant, elle a un truc sur Netflix, mais je la suivais déjà aussi sur YouTube. Donc, je mettrai le lien en dessous pour ceux qui ont envie d’aller regarder.
Floortje (00:07:10.91 –> 00:07:23.67) : Alors, pour revenir un peu à ton parcours, ça fait trois, quatre ans. Tu m’as dit trois ans où vraiment tu t’es installée en archi d’intérieur. Ça s’est passé facilement ? Ça, c’était un parcours de combattant ? C’était comment ?
Manon Belleret (00:07:23.67 –> 00:08:29.91) : Non. Alors, j’avoue que j’ai acheté de chance. C’est que les projets sont venus à moi. Assez facilement dans le sens où c’était plutôt des rencontres et des discussions. Ça s’est transformé en projet. Ça s’est enchaîné comme ça régulièrement. Et j’ai commencé par des petits projets. C’est monté en intensité technique, en intensité de volume aussi. Donc, ça s’est fait assez naturellement de commencer par l’aménagement d’une cuisine jusqu’à faire un bar-restaurant. Voilà, des bureaux, des éléments plus techniques aussi. Et donc, toi, tu as un diplôme d’archi d’intérieur ? Alors, j’ai un bachelor en design d’espace. Donc, c’est l’équivalent, je crois, d’architecture d’intérieur. Et ensuite, j’ai fait un master en design international avec une spécialité en éco-conception. Parce que je voulais vraiment intégrer la partie…
Manon Belleret (00:08:32.55 –> 00:08:44.23) : environnement et prise en compte de l’environnement dans le processus d’un projet. Ce qui est très difficile à faire dans la réalité. Mais voilà, ça, c’est un autre…
Floortje (00:08:45.73 –> 00:09:10.95) : Oui, je suis d’accord avec toi. C’est compliqué de… Moi, j’essaie de travailler aussi dans l’éco-responsabilité. Et il est vrai que ce n’est pas toujours évident de trouver les produits qui vont avec. Les produits qui… Parce que dans notre métier, finalement, on cherche… d’abord le beau et le pratique. Et puis, si on arrive à le joindre à de l’éco-responsabilité, c’est quand même un critère supplémentaire. Mais il faut continuer ainsi.
Manon Belleret (00:09:11.37 –> 00:10:29.95) : Oui, c’est très difficile. C’est très difficile. Moi, je trouve qu’il y a une barrière à un moment donné quand on est sur la phase chantier, mise en œuvre. Parce qu’on a beau avoir prévu certaines prises en compte de certains matériaux, de certains mobiliers. On a sourcé tout ça. Finalement, les déchets sur un chantier, c’est très difficile à gérer. On ne peut pas savoir exactement ce que les entreprises vont utiliser comme matériaux. Est-ce qu’elles ont elles-mêmes une prise en compte de l’environnement dans leur façon de gérer leur entreprise, leur chantier, leurs déchets, leurs apprivois… J’allais pas dire. Non, non. Apprivoisement. Bon, d’accord. On ne voudra pas sortir. Mais c’est hyper difficile. Finalement, comme on ne réalise pas le projet, on ne peut faire que donner des préconisations. Des fois, c’est un peu frustrant. Même sur du sourcing de mobilier, je peux sourcer du mobilier soit local, soit en tout cas sur lequel je suis très bien informée. Mais mon client va au final aller chez Ikea parce que ce n’était pas cher. Exemple type. Finalement, c’est difficile d’avoir la maîtrise de A à Z d’un cycle de vie, d’un espace.
Floortje (00:10:31.55 –> 00:10:40.73) : Donc ça, comme à tous, ça t’est déjà arrivé où tu as fait quelque chose de très beau, de très chouette et de très magnifique et que ton client, finalement, il finit dans un grand enseignement.
Manon Belleret (00:10:41.47 –> 00:11:19.99) : Oui, beaucoup. Parce que souvent, ils vont me demander des conseils sur la décoration. Mais il y a des clients qui aiment bien reprendre la main dessus quand même. Parce que je comprends aussi. C’est un samedi après-midi. Aller faire un peu de chantier. Aller faire du shopping. Ils dépensent leur argent. Et ça, je l’entends complètement. Et des fois, on n’est pas forcément en accord avec un projet plus global qui va mieux s’intégrer à l’agencement qu’on a dessiné. Finalement, pour eux. C’est pour aller dans leur sens en plus. Donc des fois, on se fait reprendre la main. C’est comme ça.
Floortje (00:11:21.01 –> 00:11:49.07) : Après, est-ce que… Donc là, ça fait trois, quatre ans. Est-ce que tu peux me parler un peu plus du côté de tes clients ? Est-ce que tu as le plus développé ? Est-ce que tu es plutôt pro ? Est-ce que tu es plutôt particulier ? Et comment est-ce que tu es arrivée là où tu es aujourd’hui ? J’ai regardé un peu ton site internet. Il y a bien une distinction entre les deux types de clients. Tu as fait une vraie réflexion, je pense, sur ce que je pose. Est-ce que tu peux m’expliquer un peu comment tu es arrivée là ?
Manon Belleret (00:11:49.07 –> 00:13:31.81) : Oui. Alors, en fait, ça s’est fait un peu… Disons que les projets sont un peu rentrés comme ça. Je ne faisais pas de prospection jusqu’à maintenant. Je n’en fais toujours pas, mais j’ai un projet d’en faire. C’est le bouche à oreille qui m’a amené 100% de mes clients. Et depuis trois ans, dès que je rentre un projet pro, je rentre un projet particulier quasiment après. Et donc, ça se suit à 50-50 sur l’année. Et finalement, cet équilibre me va bien parce que ça me permet de rester très mobile aussi dans mon design et d’être très… Je recherche beaucoup de nouvelles tendances, mais tant sur les particuliers que sur les pros, ça bouge beaucoup. Pour le moment, ça me va de ne pas me spécialiser parce qu’en fait, ça faisait partie un peu de mon idée globale qui était d’expérimenter pendant trois, quatre, cinq ans un peu toutes les facettes du métier. Je rêverais de faire un peu de scénographie pour ajouter un peu d’événementiel aussi. Mais c’était un peu l’objectif de mes premières années, c’était d’explorer au maximum. Donc, c’est bien qu’il y ait cette variété pour le moment, même si je pense que plus tard, je me spécialiserai, mais pas forcément de suite. Maintenant, ce que je commence à faire, parce que j’ai un peu pris de confiance et que je sais un peu mieux aussi où je travaille, où je ne travaille pas, c’est que je peux refuser un projet sur lequel je sais que je ne veux pas apporter de valeur ajoutée ou que mon objectif, c’est d’apporter de valeur ajoutée. Mon client, notre relation ne va pas le faire. Je suis plus en mesure de choisir quand même.
Floortje (00:13:32.73 –> 00:14:13.55) : Tu as un peu posé des critères, on va dire comme ça, dessus. Parce que je pense qu’on a tous ce problème-là. On a tous déjà signé un client où on a pendant le premier rendez-vous, on s’est dit je ne le sens pas. Puis, on le fait quand même parce qu’on a quand même besoin aussi de travailler et on ne se fait pas confiance finalement. Au départ, on ne se sent pas forcément justifié de refuser quelqu’un. Comment est-ce que tu as fait pour aujourd’hui ? Sur quels critères ? Quand tu vois quelqu’un, c’est uniquement parce que tu le sens ou est-ce qu’il y a d’autres drapeaux rouges où tu fais non, ça va juste mal se passer ?
Manon Belleret (00:14:13.55 –> 00:14:49.09) : C’est le cumul d’expériences qui a fait qu’au bout d’un moment, j’ai posé des critères parce qu’au début, je n’en avais aucun. Puis, petit à petit, un et puis deux et puis trois. Déjà, je suis beaucoup plus profonde. Mon intuition. Là, pour le coup, je me fais énormément confiance sur l’intuition. Je pense que ça passe ou ça ne passe pas rapidement avec quelqu’un. On rentre dans des projets assez intimes, notamment quand c’est de l’habitat. Je pense qu’il faut être honnête à ce niveau-là. Je sais maintenant dire oui, je le sens ou non, je ne le sens pas. Déjà, je regarde un peu le niveau de confiance qu’on peut avoir, l’échange, la confiance.
Manon Belleret (00:14:51.51 –> 00:16:10.97) : Ensuite, je regarde la partie faisabilité du projet. Je ne perds plus de temps. Avant, j’étudiais absolument toutes les demandes et je perdais beaucoup de temps. Maintenant, si je vois que ce n’est pas viable d’un point de vue économique, d’un point de vue temporel, d’un point de vue technique, je le dis assez vite et je pense qu’on perd moins de temps, moi et mon client aussi du coup. Donc ça, je regarde ces critères-là. Et enfin, je pense quand même que je suis beaucoup plus réactive, et très motivée, et du coup toute la créa vient quand je rencontre quelqu’un qui est un petit peu atypique ou qui a un projet ambitieux, qui veut un peu casser les codes dans son milieu. Là, je travaille par exemple avec une boîte qui est dans le BTP. C’est un domaine dans lequel je ne serais pas allée comme ça et finalement, c’est quelqu’un qui veut casser les codes un peu dans le monde du BTP. C’est ambitieux comme projet. Du coup, on est à 150% l’un avec l’autre. Donc c’est très motivant. Donc finalement, je n’ai pas de domaine particulier mais ça tient vraiment à la notion, à l’ambition un peu des gens que je vais rencontrer aussi.
Floortje (00:16:12.51 –> 00:16:14.79) : Et comment tu fais pour dire non ?
Manon Belleret (00:16:16.13 –> 00:17:23.81) : Oui, j’essaie de donner quand même des… Je ne dis jamais non sans dire pourquoi. C’est-à-dire que comme je disais, des fois, je peux faire un petit bilan technique en disant voilà, au niveau de la technique, je ne suis pas des gens qui ne pensaient pas déposer un dossier en mairie pour un changement de façade. Et je dois leur dire que oui, des fois, ça rebute un projet. Des fois, c’est une question d’enveloppe budgétaire. Ça va se stopper tout seul aussi quand je leur dis que ce n’est pas possible avec l’enveloppe budgétaire. Et parfois, je tape un peu en touche. En disant que je n’ai pas le temps. J’avoue. Oui, ça, c’est toujours aussi un argument. Oui, je n’ai pas envie de dire non, non, non directement. Et par contre, comme j’ai pas mal de consœurs, c’est plutôt des filles d’ailleurs, architectes ou architectes d’intérieur, si moi, je ne peux pas prendre un projet pour manque de temps, ça, ça arrive quand même assez souvent, je peux quand même donner le contact de quelqu’un d’autre qui peut s’occuper de leur projet. Donc, en général, c’est jamais un non, ça n’a aucune matière.
Floortje (00:17:25.91 –> 00:17:31.63) : Et pour le coup, aujourd’hui, tu as une idée en moyenne, combien de clients tu prends par an ?
Manon Belleret (00:17:31.63 –> 00:17:47.35) : bonne question. Pas beaucoup, pas beaucoup. Je sais, j’ai des relations assez longues et assez intenses avec mes clients. Je dirais 5-6 peut-être.
Floortje (00:17:48.11 –> 00:17:49.41) : Ah oui, ce n’est pas…
Manon Belleret (00:17:49.41 –> 00:18:15.11) : Non, parce que j’ai des… En aménagement d’intérieur, c’est long les projets. C’est quand même 3-4 mois, 2-3 mois. De conception et 3-4 mois de chantier. En décoration, là, j’ai fait 2 petits projets de décoration, c’était cet hiver, en 2 mois, c’était fait. Donc, finalement, j’avais plus de clients en 2 mois, mais les projets sont quand même assez longs.
Floortje (00:18:18.14 –> 00:18:21.80) : Je trouve ça très chouette à savoir ce genre de choses chez les autres, il faut le dire.
Manon Belleret (00:18:22.02 –> 00:18:22.64) : Oui, bien sûr.
Floortje (00:18:22.74 –> 00:18:39.32) : Puisque moi, je sais qu’au départ de cette année, j’avais 8 clients en cours et je n’ai pas honte de le dire, ça m’a presque tuée. Parce qu’au départ, tu signais trop, ça va trop vite, tu ne veux pas refuser
Floortje (00:18:41.50 –> 00:18:59.24) : et tu finis avec l’impression que tu fais tout à moitié. Exactement. En plus, il y a eu le confinement. Voilà, c’est… Je m’en sors bien affinée. Et puis, ils sont contents. Je n’ai pas tout fini, mais il est vrai qu’il faut garder en tête qu’on ne peut pas non plus, effectivement, avoir autant de projets en même temps. Oui.
Manon Belleret (00:18:59.98 –> 00:20:00.30) : En fait, je ne sais pas si c’est un avantage, ça s’est transformé en avantage, mais la première année où j’ai travaillé vraiment en architecture intérieure, j’ai tout pris et au bout d’un an, je voulais tout arrêter. Je pense que… C’est ça. Je n’ai pas fait le mot qui revient beaucoup en bas en haut parce que ce n’est pas du tout le cas, mais ça m’a vidé au niveau de la créativité. Pendant deux ou trois mois, je n’arrivais plus à sortir une seule idée. Donc, ça m’a fait un peu… un peu peur et puis du coup, je suis allée toucher cette limite et depuis, je sais que je préfère avoir, voilà, cinq, six, sept, huit clients, bien, avec qui j’ai de longues relations, peut-être travailler des projets plus gros, donc des budgets aussi plus hauts et… Mais par contre, voilà, c’est ma limite parce que je ne suis pas capable d’être créative pour quinze personnes en même temps. Je me perds et… Non. Je n’y arrive pas. Donc, j’ai touché ma limite assez vite et finalement, ça m’a servi un peu de guide pour la suite quoi, pour sélectionner les projets.
Floortje (00:20:01.36 –> 00:20:12.86) : Oui. Oui, je te comprends. Moi, j’ai touché la limite. Je n’ai pas… Je ne suis pas encore sortie, mais je suis un peu là où tu… J’ai hâte que je finisse les derniers et que je ne sais pas, j’ai envie de me prendre un mois de vacances.
Manon Belleret (00:20:13.42 –> 00:20:13.74) : Oui.
Floortje (00:20:13.82 –> 00:20:37.70) : Presque 100 clients. Presque. Juste… Juste, voilà, que je ne discute pas de carrelage pendant un mois. Je ne sais pas. Tu touches quand même un… Mais il faut savoir, ce qui me rassure beaucoup dans ce que tu dis, c’est que tu es allée jusqu’à la limite de ça et que finalement, tu as réglé en fait le flux des clients et que tu en as quand même eu après.
Manon Belleret (00:20:38.16 –> 00:21:07.90) : Oui. Oui, parce que je pense que globalement aussi, quand on se concentre sur les clients avec qui on est, on arrive à toucher la qualité et on est à 100 % avec eux, on est à l’écoute, on est… Et finalement, c’est ces gens-là qui sont fondés aussi derrière par la confiance et finalement, ça fait son effet. Donc finalement, c’est une façon de se vendre aussi que d’être sur la qualité, la confiance et la durée.
Floortje (00:21:07.94 –> 00:21:08.22) : Bien sûr.
Floortje (00:21:10.43 –> 00:21:20.01) : Pour le coup, tu m’as parlé effectivement du livre de Karine Mazot. Oui. Tu t’es basée là-dessus pour fixer tes prix ?
Manon Belleret (00:21:20.01 –> 00:23:24.25) : Non, absolument pas parce que je l’ai trouvé il n’y a pas très longtemps. Mais si j’avais vu… Ah non, alors pour fixer mes prix, ça a été une longue route sinueuse. En fait, j’ai essayé plein de méthodes parce qu’il y en a beaucoup dans notre… Il y en a plein. Il y en a au moins trois. Dans notre métier, ça peut être un prix avec un forfait au mètre carré, un prix sur le montant hors-taxe des travaux, un peu comme le font les architectes ou des forfaits. Des forfaits que nous, on met en place basés un peu sur notre taux horaire finalement. Nos charges, les déplacements, tout ça. Et en fait, je ne m’y retrouvais pas dans le forfait, je ne m’y retrouvais pas dans le prix sur les montants des travaux parce qu’effectivement, je peux dessiner une cuisine. Je prends la cuisine comme exemple quand je suis conducteur mais ça peut être une cuisine à 5 000 euros et j’en ai dessiné à 45 000 euros pour un même volume. Donc, c’était moins transparent il me semblait par rapport à mes clients, de leur dire vous me payez sur le montant des travaux sachant que je peux dessiner du quitte ou double, du triple. Donc finalement, je travaille sur un prix élaboré au mètre carré. Comme ça, quand on m’invite à travailler sur une cuisine, je prends les 15 mètres carrés de la cuisine, mon prix ne bouge pas quel que soit finalement le résultat qu’on aura. Et ça, ça permet d’être transparent avec les clients. Ça, c’est apprécié en fait. Donc voilà. Et je nivelle le prix au mètre carré en fonction de la difficulté. Ce qui est logique. Quand j’ai plutôt un projet de décoration, j’ai moins de travail au niveau de la technique que quand je fais de l’aménagement où là, je dois vraiment casser des cloisons, livrer un plan technique, un plan électricité, plomberie. Donc en fait, j’ai un prix bas et un prix haut en fonction un petit peu aussi du travail qu’il y a à faire sur place.
Floortje (00:23:25.31 –> 00:23:29.77) : Et ça, c’est quelque chose que tu détermines pendant le premier rendez-vous que tu fais avec les clients.
Manon Belleret (00:23:30.21 –> 00:24:14.17) : Exactement. Je regarde… J’aime faire une première visite. J’ai déjà établi des devis sur photo mais je ne suis pas très contente de ça puisque techniquement, il y a souvent pas mal de choses à voir sur place. Surtout que je travaille beaucoup dans la rénovation donc je préfère quand même aller sur place et faire un entretien avec mon client. Après, il y a des gens qui me donnent leur budget. On essaie de s’adapter aussi. Il y a des gens pour qui je vais baisser mon budget ou je vais leur dire de se concentrer peut-être que sur une ou deux pièces quand ils ont un budget que pour ça. La conversation change aussi la teneur du cahier des charges en général, la première conversation.
Floortje (00:24:16.01 –> 00:24:19.19) : Est-ce que tu es à l’aise de me donner tes prix ?
Manon Belleret (00:24:19.61 –> 00:24:21.79) : Ah oui !
Floortje (00:24:22.21 –> 00:24:25.49) : C’est quoi la fourchette basse ? Oui, voilà. Et la fourchette haute ?
Manon Belleret (00:24:25.49 –> 00:25:03.15) : Je peux être à 40-45 euros du mètre carré pour de la décoration en privé. Et après, je peux monter à 60-65 euros du mètre carré. Voilà, parce qu’il y a aussi des projets. Là où ça peut des fois différer, je pense notamment aux projets professionnels. Quand on est sur un aménagement de bar ou de restaurant, il peut y avoir des éléments sur mesure du mobilier, parfois même des éléments de signalétique. Donc, des fois, je fais appel à du graphisme. Donc, des fois, ça intègre le projet, ça rajoute du travail. Donc là, je peux être sur une fourchette plus haute.
Floortje (00:25:04.64 –> 00:25:17.92) : Donc, si tu fais appel à un graphiste, si je comprends bien, si tu fais appel à un graphiste, ça rentre dans tes prix à toi ? Non. Ou tu les factures quand même en plus ? Non, des fois, c’est moi qui fais le graphisme. Ah oui !
Manon Belleret (00:25:17.92 –> 00:26:10.46) : Ça, c’est où tu oses ? Oui. En fait, dans les études de designer, on étudie la partie graphisme. Donc, on est capable de moins dessiner une enseigne, dessiner un logo. Et parfois, il faut l’intégrer au projet de design d’espace quand c’est, je ne sais pas, le nom d’un bar découpé dans une tôle au laser. Ça, il faut bien l’envoyer à la découpe laser, au menuisier. Donc, ça, je peux traiter les supports graphiques. Donc, forcément, c’est un peu plus que faire la décoration. Des fois, ça va être du design de mobilier. Donc là, je travaille en collaboration avec un ébéniste. Il faut tout dessiner, les pièces sur mesure. Donc ça, ça peut des fois augmenter la fourchette au mètre carré s’il y a du sur mesure.
Floortje (00:26:11.70 –> 00:26:16.98) : Oui, mais pour le coup, ton max est effectivement 65 euros le mètre carré hors taxe.
Manon Belleret (00:26:17.02 –> 00:26:18.52) : Oui, voilà. D’accord.
Floortje (00:26:18.86 –> 00:26:21.50) : Et avec ça, tu t’en sors, tu comptes tes heures ou pas ?
Manon Belleret (00:26:22.67 –> 00:26:56.77) : Je compte mal parce que je compte une jour sur deux. Donc, c’est pas très… Non, globalement, je rentre dans mes clous. Je pense qu’il y a des choses que je dois encore optimiser au niveau de l’organisation de mon temps. Mais par contre, j’ai appris là récemment, notamment le confinement, à bien travailler par bloc de temps, très concentré sur un projet et d’arrêter les to-do list. Donc, j’ai revu un peu mon organisme. J’ai fait une organisation de temps et je crois que je gagne. Je gagne. C’est la bonne voie.
Floortje (00:26:57.54 –> 00:26:58.02) : Un peu.
Manon Belleret (00:26:58.54 –> 00:26:58.94) : Voilà.
Floortje (00:26:59.56 –> 00:27:03.58) : Et donc, tu as arrêté les to-do list ? Oui. Non, non, j’ai vraiment…
Manon Belleret (00:27:03.58 –> 00:27:43.84) : C’est ça ? J’ai vraiment travaillé… Oui, c’est ça. J’ai arrêté les to-do list. Enfin, j’en fais une en début de semaine. Et ensuite, je me mets des plages horaires sur lesquelles je coupe le téléphone, les mails et je reste concentrée, focus, trois heures, deux heures sur un projet avec des sessions de 45 minutes très intensives. Mais finalement, j’arrive à bien sortir des projets. Et j’ai condensé. J’ai des plages horaires qui ne sont dédiées qu’aux appels, d’autres qui ne sont dédiées qu’aux mails, d’autres qui ne sont que des rendez-vous à l’extérieur. Voilà. J’ai bien dégagé du temps comme ça par plage horaire et je m’en sors mieux finalement, je trouve.
Floortje (00:27:44.20 –> 00:27:44.68) : Mieux ?
Manon Belleret (00:27:44.68 –> 00:28:11.56) : Tu sens que ça va mieux quand tu fais ça comme ça ? Oui, parce que sinon, je pense qu’avant, j’avais l’impression d’avoir mes clients, mes partenaires, mes fournisseurs qui avaient la main sur mon emploi du temps. Ils décidaient quand est-ce qu’ils m’appelaient, ils décidaient quand est-ce qu’ils passaient me voir, voilà. Et donc là maintenant, quand je travaille, je travaille. Je suis focus, on ne peut pas me déranger. Et ça, ça m’a changé du tout au tout la capacité à produire et à se concentrer.
Floortje (00:28:13.54 –> 00:28:35.90) : Là, je sais que tu es dans un coworking. Oui, c’est ça. Est-ce que pour le coup, je me demande, parce que moi, j’y étais dans un coworking, et le truc qui m’a un peu retenue à un moment, c’est que je n’avais pas forcément une place fixe et que du coup, je n’avais pas mes affaires. On va dire, en déco, on a quand même un certain nombre de choses. Toi, tu as fait comment ? Tu as ton matériothèque avec toi, tu sais comment ?
Manon Belleret (00:28:35.90 –> 00:29:24.18) : Alors, la première année, les deux premières années, j’étais chez moi. J’ai commencé à aller ponctuellement dans un coworking, mais j’ai trouvé un peu la même limite que toi. Il me manquait toujours quelque chose. Je suis toujours en train de prononcer quelque chose à quelqu’un et je n’avais pas de place fixe. Par contre, j’ai fait un choix, c’est de rester très nomade. Moi, je ne puisse pas avoir mon bureau, mais en gros, j’ai un MacBook Pro, une tablette et un peu de crayon et j’ai tout qui tient dans une sacoche. Et ça, c’est une volonté. Même aujourd’hui, j’ai une place fixe dans un coworking. C’était la prochaine étape. Là, j’ai pu amener des petits bouquins et tout. Mais ça, c’est une des dimensions que je souhaite garder. C’est le côté nomade parce que je travaille beaucoup
Manon Belleret (00:29:26.40 –> 00:29:44.30) : en week-end, dans le train, quand je vais voir des clients. J’ai vraiment axé tout mon matériel pour rester très nomade. Mais là, j’ai le confort depuis un mois, c’est tout récent, d’avoir une place fixe dans un coworking avec tous mes bouquins. Je commence à avoir des échantillons. Je commence à m’étaler un peu.
Floortje (00:29:46.36 –> 00:29:49.82) : Pour toi, c’est important d’aller dans un endroit où il y a d’autres personnes qui travaillent
Floortje (00:29:52.03 –> 00:29:54.09) : Oui. La raison de ton coworking ?
Manon Belleret (00:29:54.09 –> 00:30:47.65) : Oui, la raison de mon coworking. La première année, c’est parce que je me sentais très seule, assez isolée. Et depuis, j’ai intégré des groupes d’entrepreneurs, des clubs d’entrepreneurs. Ça m’a permis de voir du monde, puis petit à petit d’aller au coworking. En fait, il y a une ambiance studieuse dans les coworkings où je vais qui fait que je me mets au boulot, puis j’y suis. C’est aussi peut-être la notion de je me paye mon bureau, je travaille dur pour me payer mon bureau. Donc, quand j’y suis, je bosse. Ça doit me faire un petit tic-tac derrière la tête, sûrement. Ça permet de donner un rythme, mine de rien, de partir de chez soi, puis de rentrer de chez soi. D’avoir la sensation de fermer le bureau, entre guillemets. C’est-à-dire, je ferme mon ordinateur. Mais ça, c’est assez important pour faire la distinction aussi avec la vie personnelle. je trouve mon rythme là-dedans.
Floortje (00:30:50.12 –> 00:31:19.86) : Avant, je sais qu’on a parlé un peu avant. Et je sais que tu as réfléchi aussi à travailler dans un… Il faut que tu m’aides parce que j’ai oublié le mot. Un collectif, non ? Ah, dans un collectif. Tu as réfléchi à travailler dans un collectif. Ça ne s’est finalement pas fait. Mais est-ce que tu peux parler du chemin de tes débuts et pourquoi tu as réfléchi justement à spécifiquement cette façon de travailler là ?
Manon Belleret (00:31:19.86 –> 00:33:05.71) : Oui, tout à fait. Ça ne s’est pas fait. Mais c’est sûrement une opportunité qui pourra se représenter. Déjà, c’est super que tu m’interviews aujourd’hui parce que c’est exactement l’esprit que je cherchais. C’était plus de collaboration, plus de lien entre les architectes d’intérieur et les designers. Et globalement, on est assez isolés. Et on ne partage pas, tu vois, les prix. On ne partage pas nos expériences. Et j’étais vraiment… Je me sentais vraiment très seule. On n’a pas forcément un ordre vers lequel se tourner. On n’a pas forcément… Au moins d’être adhérent à l’UNAID ou le CFAI ou d’autres groupes de décorateurs. On est assez isolés. Et en fait, je voulais, à travers un collectif de designers et de créatifs locaux, donc comme je suis dans les Landes et le Pays Basque, on a des gens sur la partie côte, on a des gens sur la partie intérieure des terres, avec des savoir-faire très variés. Je voulais un peu réunir toutes ces personnes dans une entité sous la forme d’un collectif avec un autre concert architecte d’intérieur. L’idée globale, c’était de collaborer. Ça ne s’est pas fait parce que c’était plus compliqué que ça. Il faut mettre les emplois du temps en accord les uns avec les autres. Mais en tout cas, je crois fortement à la collaboration. Et je pense qu’on a plus… plutôt intérêt à se soutenir dans notre métier plutôt qu’à se considérer comme des concurrents, même si on est à 5 km les uns des autres. Je n’en sais rien, mais voilà. Donc ça, c’est ma vision du travail globalement. Plutôt la collaboration que la concurrence.
Floortje (00:33:06.90 –> 00:34:32.12) : Je te rejoins là-dessus. Je pense qu’on peut parler quand même deux minutes de bouche-à-boîte, de là où on se connaît. Et en fait, Manon et moi, on fait tous les deux partie de bouche-à-boîte. C’est une association. Non, ce n’est plus du tout une association. C’est une société maintenant. C’est une BNI pour des femmes. Finalement, on peut le dire comme ça. Avec des cercles avec un maximum de 25 personnes. Et chacun, on a notre propre cercle. Et dans bouche-à-boîte, il y a une communauté via Workspace. Workplace ou Workspace ? Je ne sais jamais. Workplace. Workplace. Workplace. Et on a créé un Workplace spécifiquement pour les décorateurs. Et c’est dans cette Workplace-là qu’on se soutient, je trouve, énormément. Qu’on arrive à échanger des choses et qui sort déjà, qui nous sort déjà beaucoup de notre solitude, effectivement, de nos départs. Et où on parle, effectivement, de prix, des problèmes qu’on peut avoir, etc. Et je trouve qu’effectivement, c’est important. C’est pour ça aussi que j’avais envie de faire ce podcast. C’est de parler, justement, de tout ce qu’on cache, finalement, derrière notre casquette. Je suis entrepreneuse, je suis décoratrice, c’est génial et je ne fais que des planches d’ambiance. C’est archi faux.
Manon Belleret (00:34:32.80 –> 00:34:53.72) : Oui, c’est tout à fait ça. Comme c’est un métier visuel aussi, on ne voit qu’une partie du rêve. Et je trouve bien de pouvoir le partager à tout le monde qui voudrait savoir un peu les dessous du métier. Et après, entre nous, à travers le groupe qu’on a sur Bouche ta boîte,
Manon Belleret (00:34:55.78 –> 00:35:12.76) : pour échanger, partager des problématiques, trouver des solutions ensemble. C’est beaucoup plus fédérateur et c’est comme un peu au-dessus de nous. Donc, c’est très motivant. Tu vois, finalement, je n’avais pas de mentor, mais je me sens inspirée différemment. C’est pour ça que c’est super.
Floortje (00:35:13.02 –> 00:35:14.04) : Tu as trouvé Bouche ta boîte.
Manon Belleret (00:35:14.18 –> 00:35:15.70) : Voilà, exactement. Oui.
Floortje (00:35:16.24 –> 00:35:37.76) : Je trouve que c’est important qu’on parle justement des questions de prix et de business et de ce qui peut aller mal. Donc, tant qu’on est là-dessus, c’est quoi ton plus grosse erreur Ma plus grosse ? Duquel tu as énormément appris. Ton plus grosse galère depuis que tu as commencé.
Manon Belleret (00:35:40.04 –> 00:36:26.84) : Les chantiers. Les chantiers, c’est compliqué. Mais ça, ça fait partie du tout. Donc, je pense que la plus grosse erreur que j’ai eue, c’est, je pense, des problèmes d’estimation de coûts avant le problème. Voilà. Et puis, techniquement, j’étais un peu… J’apprends tout le temps, tout le temps quelque chose de nouveau à travers un chantier. Il y a toujours un couac sur un chantier qui fait que je le saurais pour la prochaine fois, mais j’ai l’impression que cet apprentissage est sans fin et tout le monde me confirme que c’est bien sans fin. Donc, globalement, à chaque fois que je fais un chantier, je me dis quelle erreur monumentale. Et finalement, c’est là que j’apprends plus parce que je me suis découvert une capacité à rebondir assez sympa. Donc, j’ai l’impression de faire tout le temps des erreurs, mais c’est très formateur aussi.
Floortje (00:36:27.88 –> 00:36:53.18) : il faut bien noter que tu dis que tu fais des erreurs, que tu apprends énormément, mais finalement, tu as encore… Ça ne t’empêche pas de continuer ton aventure business. Non. Parce que je sais que parfois, quand on fait une erreur et on se dit, mais là, c’est la fin. Le client, il va me laisser déjà un avis Google défastateur et plus jamais, je pourrais faire un truc dans ce business. Mais toi, pour le coup, non. Ce n’est pas ça.
Manon Belleret (00:36:53.34 –> 00:37:02.44) : Non, c’est ça. Il y a le chantier. Puis après, j’ai eu un différent avec un client
Manon Belleret (00:37:05.14 –> 00:37:44.40) : assez violent dans les mots. Ça m’est arrivé une fois et ça m’a assez traumatisée. Donc, oui. Aussi, j’apprends beaucoup humainement peut-être des fois à laisser aussi de côté. Je prenais tout à cœur, toutes les remarques, tous les projets, tout pour moi. Finalement, un projet est un projet. Quand c’est terminé, c’est terminé. Et c’est difficile de ne pas prendre une remarque pour soi, mais on peut aussi s’avancer. Donc, je pense que j’ai pris du recul par rapport à ça après une altercation avec un client assez houleuse. OK.
Floortje (00:37:44.66 –> 00:37:55.28) : Est-ce qu’il y a autre chose que tu voudrais partager avec moi ? Quelque chose où tu dis mais il faut vraiment savoir ça parce que je ne sais pas, quelque chose qui t’a fait avancer.
Manon Belleret (00:37:56.06 –> 00:38:42.68) : À part bouche ta boîte. À part bouche ta boîte, les projets en collaboration, c’est bien. Il faut tenter, je pense, à collaborer avec d’autres métiers, des graphistes, des architectes. Ça nous permet d’aller dans des directions vers lesquelles on ne serait pas allé forcément tout seul. Donc ça, j’invite les gens à collaborer. C’est super. Et non, après, c’est tous les aspects de la gestion d’entreprise après qu’il faut quand même travailler à côté. Ça prend énormément de temps d’apprendre à gérer une entreprise, à développer une entreprise.
Manon Belleret (00:38:45.91 –> 00:38:56.71) : Donc je pense qu’il faut tout le temps, tout le temps. En fait, j’étais sûre et certaine qu’en sortant de l’école, j’avais terminé d’apprendre. Je crois que j’apprends encore plus tous les jours.
Floortje (00:38:57.63 –> 00:39:02.13) : Jamais. Voilà. Surtout si tu as une entreprise, je
Manon Belleret (00:39:02.25 –> 00:39:13.91) : Mais finalement, je crois que c’est ce que je préfère faire. Continuer d’apprendre de projet en projet, de s’améliorer. Ça, c’est le plus gratifiant du coup, je crois.
Floortje (00:39:14.69 –> 00:39:36.92) : Tu as quand même, tu veux me donner ton site internet pour qu’on sache quand même où te trouver ? Oui. Alors, c’est www.monbandesign.com. Super. Écoute, ça a été, j’étais ravie. Merci beaucoup, Manon. Super. Et on se reparlera bientôt sur nos autres réseaux. Oui, très bien. Merci à toi. Un grand plaisir. Salut.
Floortje (00:39:43.00 –> 00:39:58.80) : Et voilà, c’était le podcast Décopreneurs pour aujourd’hui. Si ça t’a plu, n’hésite pas à me laisser un commentaire. J’ai aussi un petit message ou un avis. Tu veux participer ? Encore mieux. Tous les coordonnées sont juste en dessous. Merci beaucoup et à la prochaine. Ciao.
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