Episode 98 !

Aujourd’hui, j’ai eu la chance d’accueillir Valérie Lajeanne, une talentueuse décoratrice d’intérieur et fondatrice de son agence d’architecture d’intérieur à Aix-en-Provence.  Découvrez son parcours incroyable et inspirant !

Que retrouvons-nous dans cet épisode ?

* Valérie nous raconte son passage de L’Oréal à la décoration d’intérieur, et comment elle a fait face à l’incompréhension de son entourage aujourd’hui tous derrière elle. 

* Une discussion fascinante sur ses premières expériences en tant que formatrice en parfumerie à travers le monde et comment cela a influencé son approche de la décoration.

* L’évolution de Valérie, de ses débuts en micro-entreprise à la création d’une société à succès, en passant par des projets prestigieux comme la maison de Mick Jagger…. 

* Ses conseils précieux pour structurer une entreprise, le développement de processus efficaces et l’importance cruciale du réseau.

* Un regard sur ses méthodes de sélection et de collaboration avec des fournisseurs de qualité pour des projets d’exception.

* Comment Valérie maintient son “mindset de warrior” grâce à la lecture, aux podcasts et à un réseautage actif.

 N’attendez plus et plongez dans cet univers de passion, de création et de persévérance avec Valérie Lajeanne ! Merci infiniment à Valérie pour ce moment riche et inspirant. 

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#Podcast #DécorationIntérieure #Architecture #Inspiration #Entrepreneuriat

La transcription de cet interview (fait par Autoscript et pas relu) :

Floortje (00:00:00.75 –> 00:04:53.86) : Alors aujourd’hui, je suis avec Valerie Lajeanne, elle est décoratrice d’intérieur avec une agence d’architecture d’intérieur à Aix-en-Provence. Je suis super ravie qu’elle est avec moi. Bon voilà, on commence bien. Salut Valerie, comment vas-tu ? Hello, bonjour Floortje, ça va très bien, merci. Je suis ravie que tu aies là. C’est Sylvain Juster qui m’a parlé de toi et ensuite on s’est rendu compte qu’on se connaissait déjà. Tout à fait. C’est marrant ça non ? On fait tous les deux ou en tout cas toi tu en fais encore partie de l’UFDI et c’est comme ça effectivement, on a déjà croisé nos chemins. Alors est-ce que comme tout le monde tu peux commencer par me parler du départ de ton parcours de décoratrice et surtout de décoratrice jusqu’à vraiment avoir une agence d’architecture d’intérieur ?

Valerie (00:04:53.86 –> 00:04:53.86) : Alors tout a commencé lors de mon parcours précédent avant d’être décoratrice. Avant d’être décoratrice puisque je suis chez L’Oréal, je travaille chez L’Oréal et mon premier choix qui m’amènera à faire mes autres choix et donc qui m’amène à devenir ce que je suis aujourd’hui, c’est lorsque le DRH de L’Oréal me propose un poste, un poste très sympa, un poste très bien payé également que je refuse. Que je refuse parce que, alors là je crois avoir créé l’étonnement dans ma famille. Général. Complètement. Complètement, en disant mais qu’est-ce que tu fais ? Et en fait tout simplement parce que j’avais le sentiment que ce n’était pas ma voie, que ce n’était pas là où je devais être, donc j’ai refusé ce poste et j’ai ensuite travaillé en tant que formatrice autour du parfum puisque j’ai fait des études, j’ai fait l’ISIPCA, l’école du parfum et donc j’avais vraiment envie de transmettre ce savoir et tout ce que j’avais appris autour du parfum, du métier du nez. Donc j’ai été formatrice. J’ai été formatrice auprès d’ambassades étrangères, j’ai beaucoup voyagé, j’ai fait plusieurs fois les Etats-Unis, je suis partie, j’ai vu pratiquement tous les pays d’Europe, j’ai voyagé en Russie, en Pologne, en Autriche. C’est génial. Ouais voilà, pour faire différentes missions et donc là je me suis imprégnée de différentes cultures, de différentes façons de vivre, voilà donc ça m’a, c’était très très très enrichissant. Et c’était en freelance ? Oui, c’était en freelance. Donc tu étais ? Déjà dans une optique d’entrepreneur ? Oui, sans le savoir exactement, j’étais là-dedans et puis alors le fait de voyager seule, on est obligé aussi de développer un peu une capacité d’adaptation, de gérer les imprévus et ça en fait je m’en suis beaucoup servie plus tard. Évidemment, super. Donc je voyage beaucoup et puis avec mon ami qui deviendra mon mari, on décide de partir vivre sur la côte d’Azur. Donc là je trouve assez facilement un poste chez les parfumeurs Grassois avec mon expérience autour du parfum. Donc je travaille dans la communication, le marketing et la formation chez les parfumeurs et puis on décide de redéménager. Donc là on va s’installer à Bordeaux. Et c’est là que l’aventure vraiment prend toute sa dimension, l’aventure autour de la décoration d’intérieur parce que je suis entourée d’amis qui ont… qui font des magasins de déco, qui font des salons, qui savent acheter et puis on en parle et je vois leur façon de vivre, je vois leurs intérieurs. Bref, je suis super inspirée par le sujet, ça m’a toujours intéressée et puis ayant baigné dans l’univers du luxe, de l’esthétique, ça m’a toujours plu. Donc je décide de faire une formation à la base pour le plaisir, vraiment pour mon enrichissement personnel. Et puis très vite en fait. Et bien les premières demandes se font connaître. Donc d’abord dans mon entourage, alors on a la chance d’habiter sur un golfe, donc il y a des belles maisons. Et mes premiers clients sont des voisins puis… C’est super. Exactement. Et tu fais quoi comme formation, excuse-moi ? Alors je fais une formation de design, d’architecture, d’art appliqué. D’accord. Donc je fais ça pendant un an. Et puis à la suite de cette formation, c’est là où j’ai à peine le temps en fait de rebondir que les premiers projets commencent. Donc très vite je fais un projet, puis deux, puis je me dis bon ben ça a l’air de fonctionner. Mais du coup, il faut que je crée une structure. Donc je me mets en micro-entreprise. Les projets se passent super bien et là je me dis que je suis là où je dois être. Je suis dans mon élément, je pense avoir trouvé ma voie, ça fonctionne.

Valerie (00:04:57.06 –> 00:18:02.26) : Je satisfais les clients. Alors je me suis lancée en plus dans cette voie, ce que je te disais, c’est que je me suis lancée dans cette voie vraiment seule et contre tous. Parce que quand j’ai dit à mon mari et à ma famille que je souhaitais me mettre à mon compte et créer une entreprise de décoration d’intérieur, mon entourage ne m’a pas du tout suivie au départ, était très surpris et m’a dit « Ah bon, mais tu as quand même eu des postes assez sympas, pourquoi tu veux absolument tout changer ? Comme je change de ville et de vie, j’aime bien changer aussi de métier, c’est une nouvelle chose. Et là, vraiment, je me suis tellement sentie dans mon élément. Je me suis aussi sentie investie d’une mission pour leur prouver que mon choix était bon, que je savais où j’allais, que j’avais envie qu’ils me fassent confiance et de leur prouver que j’étais capable d’eux. Donc je crée ma petite micro, ça fonctionne bien. Vraiment, j’ai des projets très, très, très sympas. Et puis on décide de redéménager. Et ça, c’est quand ? Tout ça, c’est avant le Covid ? Oui, c’est avant le Covid. C’est avant et pendant, en fait. Avant et pendant. D’accord, parce que tu t’es lancée quand ? En 2018. D’accord. Ah oui, en même temps, comment ? Voilà. Et donc, là, le Covid, mais le Covid, bizarrement, ne me gêne pas dans mon activité parce que les gens, justement, sont chez eux. On est dans une résidence assez… où on a la liberté, entre guillemets, de se déplacer, avec les malades qui, évidemment, en faisant attention. Mais donc, du coup, je continue à faire les travaux, malgré le Covid. Et c’est par contre, suite à cela, qu’on décide de déménager et de retourner un petit peu plus dans le Sud pour trouver le beau climat du Sud. Et on choisit Aix-en-Provence. Pourquoi ? Alors, ne me demande pas. C’était vraiment une volonté de connaître une nouvelle région. Puis c’est joli. Voilà. C’est beau, il fait bon, les cigales. Enfin, bref. Tout ça. La vente, machin. Voilà. On était attirés par la région. Et là, quand on arrive, vraiment, mon aventure prend une autre dimension parce que j’ai des projets encore plus conséquents, encore plus gros à gérer. Et donc, je décide de changer de structure et de me mettre en société contre l’avis de mon expert comptable qui me dit… Mais non. Mais non. Restez en micro. Il n’y a pas de nécessité. Attendez de faire plus de chiffres. Et là, en fait… Eh bien, non. Moi, je sais, je sens que je commence à être rapprochée par des clients. Et je sais que l’avenir de mon entreprise passera aussi par l’achat-revente. Et que, voilà, comme on le sait, en micro, on est plafonné et on ne peut pas faire trop de chiffres. Et je veux construire une entreprise dans laquelle il y a une part aussi d’achat-revente. J’ai envie de m’investir là-dessus. Donc, je crée ma société. Et là… L’avenir me donne raison puisque les projets se multiplient. Et là, je commence vraiment à être rapprochée par des clients qui ont des beaux biens.

Floortje (00:18:02.26 –> 00:18:02.26) : Tu vas trop vite. Bouge. Ah, attends. Tu vas trop vite. Il y a trop de choses qui se passent. Arrête. Ce n’est pas possible. Alors, donc, du coup, parce que juste… J’en ai parlé avec plusieurs personnes qui, effectivement, ont eu la même démarche de déménager à un moment ou à un autre. Ce n’est pas si facile d’arriver quelque part. On ne connaît pas forcément quelqu’un, etc. De redémarrer son activité. Et de tout de suite avoir des clients qui nous appellent. Donc, tu parles de Bordeaux. Qu’est-ce que tu mets en place pour qu’à Aix-en-Provence, déjà, même si tu es encore en micro-entreprise, il y a des nouveaux projets qui arrivent et qui te donnent cette envie de passer justement en société ?

Valerie (00:18:02.26 –> 00:18:02.26) : Alors, déjà, je sors. Je vais dans des réseaux. Je me fais connaître. Je distribue un petit peu mes cartes. Mais je n’y vais pas dans un but commercial, mais vraiment plus de rencontrer du monde aussi parce que socialement, on a envie de se rencontrer. On a envie de s’intégrer. Bien sûr. Donc, on va dans des événements, dans des endroits. Ça peut être des inaugurations. Ça peut être avec mon mari, on joue au golf. Donc, on va faire du golf. Et puis, tu rencontres du monde. Et c’est vraiment ces sorties-là qui m’ont amenée à rencontrer du monde. Ma voisine, c’est tout bête. Mais ma voisine qui était en train de faire… D’ailleurs, c’est drôle parce que mes voisins, dans toutes nos maisons, ont eu un rôle super important. Puisqu’à Bordeaux, c’était ma voisine qui m’a donné mon premier projet. Oui, chez moi aussi. C’est trop drôle. C’est marrant. Et donc, là, j’arrive ici. Elle est en train, elle, pareil, de lancer son activité. Elle veut faire un bureau. Donc, elle fait une extension dans sa maison. Elle veut décorer son bureau. Elle fait appel à moi. Et voilà. Et ça a commencé comme ça. Et puis, je pense avoir eu la chance de faire des projets dans des endroits assez fermés, comme Saint-Tropez. Et c’est vrai que les archives, là-bas, c’est un cercle assez fermé. Quand on rentre dedans, ensuite, le bouche-à-oreille fait son travail. Fait que c’est plus facile, oui. Oui, exactement. Et puis, je me rapprochais aussi de… En étant à Aix, je me rapprochais de la Côte d’Azur, dans laquelle on avait vécu quand même pas mal d’années. Et donc, c’est mon réseau personnel qui m’appelle en disant « On a vu que tu faisais ça ». Et donc, je travaille… Là, je commence à faire ces projets-là. Je fais la maison de Mick Jagger. Et puis, je fais la maison d’une grande créatrice chez Chanel. Voilà, donc des beaux projets. Mais ça, c’est que pour le coup, que du réseau que tu as créé sur place. Oui. Oui. Faire la maison de Mick Jagger, c’est une phrase qui se dit très vite. Mais c’est un truc de fou quand même. Oui, oui, oui, oui, oui, oui. Et ça, ce n’est pas juste donné à… Et à ce moment-là, est-ce qu’à ce moment-là, tu es encore en micro-entreprise ? Non, non, non. J’ai déjà créé ma société. J’allais dire. Oui. Non, alors, la société… Mon comptable m’avait dit « Valérie, ce n’est pas parce que vous créez votre société que ça va vous ramener des projets. » Alors, oui et non. Non, évidemment, ce n’est pas parce qu’on fait de l’administratif que ça arrive comme ça. Par contre, ça donne confiance au client. Le client se dit que c’est une vraie structure, que c’est une entreprise. Et c’est vrai qu’en micro, ça peut, ça peut, je fais très attention à mes mots, mais être apparenté à quelqu’un qui fait ça en passe-temps. Déjà, quand on est en société, je pense qu’on montre aussi que c’est vraiment une activité, que c’est une autre façon d’en vivre, qu’on se professionnalise. Et donc, ça, ça a énormément rassuré. Je pense, les clients qui ont fait appel à moi, voilà. Et après, je pense qu’il y a aussi beaucoup de feeling, puisque ça a été des connaissances qui m’ont introduite, qui m’ont aussi dit, qui m’ont présenté les agents qui géraient les maisons, qui géraient, etc. Et c’est un mélange de savoir se vendre soi et derrière, avoir un beau site, avoir des belles photos, avoir des projets qui rassurent le client et qui, le client peut s’identifier. Dans les projets que l’on a réalisés, donc, en fait, c’est un enchaînement. Moi, mon positionnement a toujours été très clair. Je me suis toujours positionnée sur de la clientèle haut de gamme et donc, j’ai travaillé en ce sens. J’ai vraiment cherché les fournisseurs qui pouvaient répondre à ces besoins. Je me suis entourée d’artisans, d’entreprises de travaux qui travaillaient, qui savaient travailler les projets un peu spéciaux, un peu particuliers. Et donc, quand on se tient prêt, on accueille à soi. Voilà, ce type de clientèle. C’était un choix très spécifique, donc, d’aller vers une clientèle haut de gamme. Donc, tu te dis, ben voilà, je suis allée chercher les artisans. Je suis allée chercher les fournisseurs. Après, tu as aussi une posture d’entrepreneur à développer, ce côté-là, j’imagine. Ah, complètement. Complètement, parce qu’en fait, très vite, les projets se multiplient. Ce sont des projets qui sont loin, puisque j’ai des projets, donc, au Lavandou, à Saint-Tropez, à Monaco, à Cannes. C’est génial. Oui, c’est vraiment fabuleux, mais je me sens, à un moment, un petit peu dépassée par les événements, parce que je passe beaucoup de temps sur la route, que tous ces projets sont en anglais, qui n’est pas mal en maternelle, comme tu peux l’entendre. Donc, en fait, ça me prend beaucoup de temps, beaucoup d’énergie. Et puis, c’est des gros projets et tout ça en même temps. Donc, waouh, très vite, c’est assez fulgurant. Et donc, là, je me dis qu’il faut absolument que je me structure, que je mette en place des projets. C’est un process, que je duplique ce qui marche et pour optimiser mon temps, parce que tout le temps que je passe en voiture, et puis même s’il n’y avait pas de voiture d’ailleurs, mais en tout cas, pour optimiser son temps, il faut créer des process, il faut s’organiser et il faut déléguer. Puisque, encore une fois, très vite, je me suis dit aussi, je ne peux pas faire tout seule. Par contre, j’ai tout fait toute seule. Donc, je sais tout faire, entre guillemets, mais à un moment, je ne peux plus tout faire. Et donc, j’ai étoffé mes équipes. Donc, j’ai commencé. J’ai commencé par une apprentie et puis j’en ai pris deux. Et puis là, aujourd’hui, j’embauche, à partir de septembre, j’embauche quelqu’un à temps plein. Donc, se structurer, c’est aussi avoir les équipes, les personnes qui peuvent nous aider, qui apportent aussi leur pierre à l’édifice. C’est un choix aussi, parce que moi, ça me permet de me diriger vers ce que j’aime le plus et ce en quoi je suis la meilleure. Donc, voilà, ce chemin, il a été assez évident. Et les projets m’ont contribué au fait qu’il a fallu que ça aille vite et il a fallu que je prenne des décisions et que j’aille de l’avant. Évidemment. Et pour t’organiser et créer tes processus, est-ce que tu as d’abord pris quelqu’un et ensuite, tu as créé tes processus ou c’était plutôt dans l’autre sens ? Et comment tu t’y es pris, justement, pour faire en sorte que chaque personne qui va arriver dans ton agence peut tout de suite comprendre les processus que tu as mis en place ? Alors, j’ai un peu tout fait en même temps, puisque en prenant des apprentis, c’est là où j’ai vu la limite de mon organisation interne. En disant, on ne peut pas travailler comme ça, il faut que les choses soient plus structurées, plus organisées. Donc, ça s’est mis en place, j’ai travaillé dessus, donc je gérais mes projets, je déléguais aux équipes et je passais beaucoup de temps. Alors là, je l’ai fait la nuit, le soir. T’as arrêté de dormir, voilà. Voilà, exactement. Ce qui m’a d’ailleurs valu de… Je vais faire de ma famille un petit… Un petit rappel à l’ordre ? Exactement, en disant, mais là, ça ne va pas être possible, parce que tu n’as plus de vie, tu ne fais que ça. Mais je voulais structurer… J’avais le caractère d’urgence, parce que les projets continuent à arriver, parce que les clients sont exigeants, en plus. Évidemment, dans la haute gamme, c’est encore… Exactement. Et cette structure-là de façon de travailler, il fallait que je l’aie pour pouvoir développer mes équipes. Donc, j’ai travaillé, j’ai créé des process, j’ai créé des templates, j’ai aidé d’outils, d’outils d’organisation. Je sais que tu utilises Trello, moi aussi, bien évidemment, c’est indispensable pour gérer les missions et pouvoir déléguer. Et puis, j’ai beaucoup, beaucoup lu, beaucoup écouté de podcasts d’archives qui avaient réussi, qui donnaient quelques petits tips, quelques informations intéressantes que j’ai mises en application. C’est vrai que souvent, on écoute et puis on se dit, ah oui, mais ça, c’est vrai pour elle. Mais pas pour moi. Pourquoi ? En fait, essayons, mettons en place. Oui, bien sûr. Et ça fonctionne, ça fonctionne. Donc, j’ai mis toutes ces choses en place, ce qui a fait que très rapidement, les équipes sont devenues très autonomes dans leur façon de travailler. Ce qui m’a laissé du temps, encore une fois, pour pouvoir développer d’autres projets, en accueillir d’autres. Et c’est pour ça que j’ai multiplié aussi les équipes. Bien sûr. Et voilà. Et tout ça, c’est fait. Ça a été long, ça a été très fastidieux. Mais par contre, maintenant, tout est hyper important. Roulement pour lui. Ça roule ma peau parce qu’on a à la fois le côté créatif, on est créatif, ça, c’est notre univers. C’est clair, oui. Mais on gère aussi un business, on gère aussi une entreprise. Et moi, ce que je veux, c’est que les clients soient à la fois surpris par l’esthétisme du projet, mais soient rassurés par nos process, par notre façon de fonctionner, par le fait qu’on maîtrise nos sujets, qu’on maîtrise nos timings, qu’on dit quelque chose, on le fait, on le fait bien. Le client doit savoir qu’on a aussi toutes les compétences, techniques pour pouvoir répondre à ses questions. Et c’est un mélange vraiment des deux. Donc, c’est à la fois la gestion d’entreprise et le côté créatif. Et les deux s’allient et ça se passe plutôt pas mal. Après, il ne suffit pas de juste le dire.

Floortje (00:18:05.88 –> 00:23:55.56) : Donc, comment tu as inculqué à tes équipes tes valeurs et tes exigences Je ne veux même pas te dire, c’est trop difficile comme mot. Exigences. Merci. Voilà. Non, alors, il ne suffit pas de le dire.

Valerie (00:23:55.56 –> 00:23:55.56) : Je pense que, déjà, quand elles voient la façon qu’on a, nous, enfin, que j’ai, moi, de travailler, l’exigence que je me porte à moi, en fait, elle l’intègre très vite. Dans les projets, par exemple, quand on a de la création, je leur laisse toujours, au début, la possibilité de faire par elles-mêmes, de créer, de me proposer. Quand on a créé les documents, elles ont proposé aussi, on a chacune travaillé de notre côté pour créer des documents, pour créer des… Même les process, en leur disant, voilà, qu’est-ce que… Faites de votre côté, puis on met en commun et on partage. Et donc, très vite, elles se sont vraiment imprégnées de cette culture-là. Ce n’était pas juste des exécutantes, c’était aussi… Elles apportaient beaucoup dans la transformation de l’entreprise. Bien sûr. Et donc, leur autonomie de travail aussi était super importante, puisque si on fait deux fois, c’est-à-dire qu’on fait nous, et puis on refait parce que ce que font les équipes ne correspond pas, ça ne sert à rien. Bien s’entourer, c’est déjà donner des instructions claires, c’est transmettre notre façon de faire pour qu’après, les équipes puissent être autonomes. Par contre, il y a des templates sur tout. Quand je recrute une nouvelle personne, un nouveau profil dans l’entreprise, il y a un process pour savoir comment l’entreprise fonctionne, quels sont les codes de bonne conduite, entre guillemets, par quelle voie on communique, et je le demande aussi à mes clients. Oui. Oui. « My business, my way », c’est-à-dire que j’ai une façon de travailler que je propose à mes clients. Il y a des canaux de communication par lesquels on va privilégier, il y a des heures auxquelles je suis gênéable et d’autres pas. Il y a une façon de procéder. Alors, je travaille sur une… Alors, tu me dis, parce que j’ai plein de digressions, tu me dis si… Non, non, tout va bien. Vas-y, donne. Parle. Du coup, la façon dont je travaille, la façon dont je travaille est un peu particulière puisque quand j’ai un client, je vais beaucoup passer de temps sur le premier rendez-vous pour écouter ce qu’il a à dire, mais surtout ce qu’il ne dit pas. C’est-à-dire que j’observe, je pose beaucoup de questions. On ne parle pas que d’écho, que d’aménagement, que de structure. On parle aussi de leur façon de vivre, de ce qu’ils aiment, de leurs origines, de leur passe-temps. Et tout ça, c’est super important pour que je puisse m’imprégner de ce qu’ils sont. De comment ils vivent. Évidemment. L’écoute active. L’écoute active, tout à fait. Et donc, quand je repars, je leur dis que la prochaine fois que l’on se reverra, ce sera pour leur présenter le projet complet. Oui. Je n’ai pas d’étape intermédiaire. Tu n’as pas l’étape mood board pour vérifier, rien du tout ? Rien du tout. Rien du tout. J’arrive, le projet est fini, les 3D sont sortis, la shopping list est prête, tout. Tout est travaillé, tout est organisé, tout est fait pour qu’ils soient séduits. Et ce que j’ai envie de leur apporter, moi, c’est un gain de temps. C’est vrai que les clients que j’ai, la plupart du temps, ont du goût. Mais par contre, n’ont pas le temps. Le budget n’est pas trop un problème. Donc, c’est vraiment, faites-nous gagner du temps, proposez-nous. Et c’est le service que je propose à mes clients. C’est, j’ai envie de travailler pour leur faire des choses. Pour gagner leur temps, qui est précieux. Et pour les surprendre. Pour proposer des projets auxquels eux n’auraient pas pensé. La plupart du temps, ils ont été dans des beaux hôtels, ils ont beaucoup voyagé. Ils sont habitués à cet univers-là. Et donc, ce que je veux leur apporter, c’est ces codes du luxe, de l’esthétisme, de la beauté, mais avec un côté différenciant. Chaque fois, en essayant de travailler quelque chose de vraiment différent. Et sur chaque projet, je travaille, je fais plusieurs itérations, j’ai trouvé vraiment le moment où je me dis « Ah, ça y est, ça y est, j’ai trouvé, c’est bon, c’est ça ». Toujours la recherche de la petite chose différente, de la texture, de l’aménagement, de l’intelligence par rapport, par exemple, au volume, de tourner un petit peu l’œil. Voilà. Et je travaille en ce sens pour le surprendre. Et pourquoi je te disais tout ça ? Parce que, je pense que c’est un peu la façon de travailler particulière. Et donc, très vite, je la transmets aux équipes. Et c’est un fonctionnement qui est très fluide. Parce que j’ai pris le temps de le travailler en amont. Et ça, c’est depuis que j’ai ma SRL. Parce qu’avant, en micro, c’était un peu du tout-venant, je faisais comme je pouvais. Et ça fonctionnait. Mais en fait, quand on veut s’étoffer, quand on veut grandir, quand on veut avoir une entreprise, une entreprise qui a un petit peu plus d’envergure, on est obligé de se structurer. Et ça passe par un travail vraiment, voilà, un long travail. Une structuration de processus, mais aussi un travail sur ta posture d’entrepreneur, toi-même. Et je comprends que, quelque part, ça t’a fait, ce changement-là est venu aussi au moment que t’as fait le changement micro-entreprise, société. Oui. Ça a été un changement, évidemment, physique, légal. Mais aussi, le changement psychologique. Ça a été un mélange de tout. Parce que je pense qu’il y a eu le changement psychologique. Il y a eu aussi des frais quand tu te passes en société. Tu as des frais inhérents à la consommation de ta société. Donc, tu te dis, c’est pas juste à la création de ta société. Tu n’es plus juste… Parce qu’une micro, c’est… C’est pour ça, d’ailleurs, c’est assez simple. C’est assez simple à gérer, à fermer si on le souhaite. Quand on passe en société, ça rajoute un petit peu plus de…de frais. De frais, de risques. De risques, tout à fait. Alors, ma vie, de toute façon, c’est des risques. Ça a été ça. J’adore ça. Bah oui. Tout comme les déménagements à chaque fois. On se lance dans des trucs pas possibles. Et c’est comme ça que j’aime vivre aussi. Et c’est ce qui fait aussi, je pense, un petit peu de ma richesse. Mais ces risques-là sont importants parce que c’est comme ça, je pense, qu’on évolue. Et à chaque fois, ces risques ont été porteurs. Et quand je te dis que c’est un mélange de tout, c’est peut-être le changement géographique, c’est le changement de société, c’est aussi ces premiers clients qui m’approchent. Et puis, waouh, là, je passe à une autre dimension. Ça veut dire que oui, je me positionne en tant que chef d’entreprise, je me positionne en tant que chef d’une équipe où je peux fonctionner, à gérer des gros projets avec des grosses responsabilités. Et puis, les équipes desquelles je m’entoure aussi au niveau des équipes de travaux, des artisans changent. Je travaille avec des équipes qui sont habituées à faire un travail d’exception et habituées au code du luxe aussi. Oui, donc ça veut dire dès le départ, le travail que toi, tu leur montres pour qu’ils puissent travailler doit aussi être d’exception. Oui, oui. C’est ça, en fait. Oui. J’avoue que j’essaye, j’essaye, j’essaye de faire des projets irréprochables. J’essaye de donner aux artisans. Alors, par exemple, je donne aux clients toutes les infos et tout le côté créatif. Donc, ça, je travaille à mettre en avant, à mettre, à ce que ce soit une jolie vitrine, à ce que le projet soit présenté dans un joli écran avec un beau projet, un beau dossier de présentation, des belles 3D. Les 3D, je suis passée par 10 logiciels avant de trouver le bon. Tout ça, c’est un investissement aussi parce que chaque logiciel, il faut les maîtriser, il faut apprendre à les dompter. Mais c’est important aussi de gagner du temps. Bien sûr. Oui, d’être rentable. Donc, de là, on cherche les meilleurs outils pour pouvoir le devenir. Donc, j’essaie de montrer aux clients ce côté-là. J’essaie de montrer aux artisans le côté hyper structuré, c’est-à-dire que je fais vraiment par poste, poste électricité, ma somme. Bien sûr. Et puis, un détail vraiment de ce qu’ils ont à faire avec des plans cotés, avec vraiment un travail assez approfondi parce que je ne suis pas experte, je ne suis pas artisan, mais par contre, je m’adresse à des artisans qui parfois nous attendent aussi au tournant. Et donc, je veux montrer que je travaille bien et j’aime beaucoup le travail d’équipe. Donc, je pense que pour se faire respecter, il faut aussi donner les informations, l’information en disant ce que je fais, je l’ai réfléchi, ce n’est pas par hasard, je me suis informée et je vais vous donner tous les éléments pour pouvoir bien travailler. t puis, au fournisseur, c’est de donner également l’impression, enfin, ce n’est pas de donner l’impression, mais c’est de donner l’image d’une société qui fonctionne. J’achète, je sais acheter, je sais négocier aussi. C’est mes petites origines auvergnates qui parlent. Donc, voilà, quand je gagne de l’argent, non pas lorsque je vends, mais lorsque j’achète et donc, je sais m’entourer des fournisseurs et leur montrer aussi que ma structure, elle est viable, elle est fiable. Et d’ailleurs, le dernier changement en date a été le changement de mon site Internet. Oui. C’était indispensable de changer les codes de mon univers pour pouvoir répondre à cette clientèle assez haut de gamme. Et donc, à ces fournisseurs aussi haut de gamme qui demandent de montrer un petit peu plus pas de blanche que lorsqu’on a d’autres fournisseurs. Donc, tout ça, c’est une machine dans laquelle je suis engagée pour donner tout, pour que tout le monde soit rassuré et que tout fonctionne de façon fluide. Et c’est vrai que ce que je cherche avant tout, c’est la satisfaction du client. Et donc, je m’impose et j’impose à mes équipes un travail irréprochable au niveau de ce que l’on va faire. Au niveau des livrables, au niveau de ce que l’on va donner aux clients, au niveau de l’impression que l’on va donner. Ça peut paraître bête, mais aussi dans notre présentation. Et donc, le site Internet, c’était un petit peu la touche finale, tu vois, de tous ces investissements, de tout ce temps-là qui m’a fait évoluer, aller vers cette clientèle. Et donc, voilà, avec des beaux projets, un bel univers pour les charmer.

Floortje (00:27:05.13 –> 00:28:55.06) : E Pour le coup, il y a deux, il y a deux choses.

Floortje (00:28:57.98 –> 00:30:19.82) : Premièrement, tu me parles de plans, côtés, etc., etc. Tu es décoratrice d’intérieur. Oui. Alors, je suis décoratrice d’intérieur et j’ai une agence d’architecture. Oui. Je veux bien que tu en parles. Oui. Ça, c’est très important, effectivement, et il ne faut pas enlever le… Voilà, chacun a son rôle et chacun est important dans les différentes étapes du projet. Moi, je suis décoratrice et je suis décoratrice Très vite, j’ai des clients qui m’ont demandé de faire de l’architecture. J’ai les idées. J’ai les idées. Ça, il n’y a aucun problème. Par contre, techniquement, il y a des choses que je ne sais pas faire. Je ne vais pas m’improviser de ma architecte d’intérieur ou architecte… Ça n’est pas mon métier. Donc, je m’entoure. Et c’est pour ça que très vite, je me suis staffée et j’ai embauché des architectes d’intérieur et j’ai collaboré avec des archis pour pouvoir avoir les sécurités, les décennales, toutes les caractéristiques techniques et pouvoir aller face aux clients en disant « Moi, j’apporte les idées. Après, je m’entoure de personnes qui vont m’apporter les assurances. » Bien sûr, je les assure et je les assume. Voilà. Tout à fait. Et ça s’est toujours super bien passé comme ça. Oui, oui. Oui, mais c’est important de le dire parce qu’il est très facile

Floortje (00:30:21.88 –> 00:39:28.62) : de vouloir accepter tout ce qui est ou les projets tant qu’on n’est pas forcément en mesure de le faire et les risques sont toujours là. Donc, l’idée, effectivement, de soit s’entourer, commencer à travailler avec des consœurs, des confrères qui ont des compétences hautes que les nôtres en sachant qu’ils sont tous complémentaires ou peut-être, ça t’est arrivé aussi de ne pas prendre un projet. Non. Pas pour ces raisons-là. J’ai déjà refait des projets. Mais pas pour ces raisons-là. J’ai toujours mis en place J’ai toujours mis en place J’ai toujours mis en place J’ai toujours mis en œuvre toutes les choses pour pouvoir réaliser. C’est-à-dire que quand j’avais un beau projet qui me plaisait et qui surtout répondait à mon… qui provoquait quelque chose en moi, en fait, qui avait rayé ma flamme de décoratrice dans lequel je pouvais m’épanouir, j’ai toujours accepté et je me suis toujours entourée de bonnes personnes. En fait, j’ai une personne que j’aime beaucoup qui me disait « Be ready to be lucky ». Et j’ai toujours été prête à accueillir les beaux projets, à accueillir les beaux clients. Et donc, c’est pour ça que je me suis très vite entourée des bonnes personnes sachant que je ne savais pas tout faire, bien évidemment. Bien sûr. Des personnes qui pouvaient m’aider. Donc, je n’ai jamais refusé de projets parce que je ne savais pas faire ou… Non, ça non. Par contre, j’ai refusé des projets parce que parfois, avec le client, eh bien, la relation peut ne pas se faire. Relation de confiance ou relation… Ça peut ne pas se passer. Et également, et ça m’est arrivé une fois, de refuser un projet à cause du lieu. C’est vrai. Oui. Parce que là, le lieu, eh bien, ne m’a rien évoqué, ne m’a pas parlé, ne m’a même sentie un peu mal à l’aise. Je suis incapable de t’expliquer pourquoi, mais je ne me voyais pas faire ce projet-là. Donc, je l’ai expliqué, ça s’est très, très bien passé avec les clients, il n’y a pas eu de souci, mais je n’ai pas… Voilà, je n’ai pas désiré donner suite. Et pour le coup, tu leur proposes quelqu’un d’autre ? Oui. Oui, oui. Alors, avec l’UFDI, on a un réseau, un maillage assez étendu de… Bien sûr. …d’autres architectes. Donc, je propose et je ne laisse pas le client tout seul, mais voilà, ça m’arrive effectivement de refuser. bon, ça m’est arrivé une fois sur le lieu parce qu’il ne m’a pas parlé, mais parfois avec le client. Oui. C’est… Mais ce n’est pas… Le client qui ne me correspond pas peut tout à fait correspondre à une autre… À une autre archive, à une autre collègue. Donc, c’est juste parce que je ne sens pas l’alchimie. Pendant six mois, pendant un an, on travaille vraiment, vraiment, vraiment avec eux de façon très… très fréquente. On connaît leur intimité, on connaît leur façon de faire, on peut rendre tellement dans la vie de la personne. Et donc, j’ai besoin de pouvoir sentir que ça va bien se passer, qu’il y a un changement qui va bien se construire. Et c’est la plupart du temps, la plupart du temps. Mais c’est vrai que ça m’est arrivé. Je l’ai fait quelques fois. Bien sûr. Et dire non ne ferme finalement pas d’autres portes. Alors, je vais dire, c’est fou parce que non seulement ça n’en ferme pas, mais en plus, ça en ouvre. Parce qu’une fois, j’ai dit non. Et c’était deux sœurs qui étaient adorables et vraiment charmantes. Et elles m’ont laissé un avis sur mon Google Business, sur ma fiche, limite en me remerciant d’avoir refusé. Parce que je pense que, voilà, je leur ai expliqué le pourquoi du comment, mon sens. Et je pense que, l’histoire est un peu longue, mais elles m’ont remercié. Et puis, je les ai aidées à financer leur projet en leur présentant un gestionnaire de patrimoine. Et bref, la chose s’est faite. Ouais. On a créé une relation, non pas pour la première fois que j’avais faite, mais finalement, on a créé une super relation et elles m’ont remercié. C’est super. Non, ça n’en ferme pas. Et puis, parfois, de refuser un projet bien te permet d’avoir un projet très bien. Et puis, voilà, il faut juste avoir confiance. Et puis, moi, mon maître homo, c’est vraiment lorsque j’ai réalisé que je me sentais à ma place, que les clients étaient contents, que je m’éclatais dans ce que je faisais, parce que je fais beaucoup aussi, moi, de création, de mode sur mesure et j’adore ça. Ouais. Et quand j’ai réalisé ça, c’était d’une telle évidence qu’il faut foncer. En fait, quand on se sent à sa place et que tous les indicateurs sont ouverts, je pense qu’il faut vraiment avoir un mindset super positif et se dire, je vais y arriver, je vais y arriver, je vais mettre des choses en place et la plupart du temps, ça marche quand on a confiance en soi et qu’on a envie. Ouais, bien sûr. Et qu’on sait aussi partager notre enthousiasme, notre passion du métier. Évidemment. Tu dis, j’aimerais bien revenir un peu sur ton processus avec ton client. Tu le vois pendant un petit moment pour le premier rendez-vous où vraiment on apprend à se connaître, ça dure assez longtemps, il y a un écoute vraiment très active, tu essaies de entendre ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas et ensuite, tu proposes un projet complet. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que tu as une patte et qui fait que les clients sont très sans confiance pour ce que tu vas proposer ou est-ce que chaque projet est vraiment différent et que tu proposes à chaque fois quelque chose assez inouï et ils te suivent ? Alors, c’est beaucoup plus la deuxième option. Une patte, oui, mais ce que j’aime avant tout, c’est créer un nouvel univers pour le client autour du mien. Donc, évidemment, on va reconnaître un petit peu ma façon de faire, ma patte, ce que j’aime, mes sensibilités pour les matières pures, nobles, etc. Mais, à chaque projet, c’est comme si j’incarnais un petit peu le client et j’essaie vraiment de me mettre à sa place et de comprendre chaque mot et de traduire ces mots et en goût, en façon de vivre, en praticité, en matière. Tu vois, j’essaie de transformer ça. En fait, c’est un peu comme un compositeur. J’ai la personne en face de moi, je la vois, vraiment, je l’analyse. J’analyse sa façon de parler, encore une fois, qui il est et j’essaie d’imaginer ce qu’il pourrait aimer. Oui. Et, alors, je sais que c’est une façon de faire qui est un peu particulière parce que je pourrais complètement planter et, auquel cas, eh bien, j’ai travaillé énormément d’heures sur le projet à choisir des éléments, à faire des 3D, à faire des shopping lists et ça peut être un peu trop à côté. Écoute, depuis que je fais ce métier, ça n’est jamais arrivé. Est-ce que tu les montres pendant ce moment-là ? Est-ce que tu les montres déjà des choses, des couleurs, quelque chose ou rien du tout ? C’est juste de la discussion pour le comprendre et ensuite ? C’est de la discussion pour le comprendre et je m’imprègne des lieux. Oui. Après, je commence à donner quelques idées. Les premières idées qui me viennent, tu vois, c’est un peu comme un puzzle qui se construit. C’est-à-dire que quand je vois l’espace, tout est hyper logique. C’est-à-dire que ça se construit dans la tête. Là, il faut faire ça, là, on pourrait faire ci, là. Tu vois, ça se construit et je pense que le client ressent un petit peu cette effervescence, c’est assez naturel. Donc, je donne les premières idées. Par contre, je ne viens pas avec des échantillons de papier, de couleurs, de papier peint, non, non. On est là vraiment pour créer le lien. Mon univers, ma touche, ma patte, il l’a sur mon site. Donc ça, il peut s’en imprégner. Il peut aussi aller sur mes réseaux sociaux pour voir un petit peu quelle est mon empreinte. Mais après, c’est une histoire de feeling, une histoire de confiance. Donc non, je ne lui montre rien, je lui demande quelles sont les couleurs qu’il apprécie, par exemple. Tu vois, il y a quelque chose que je fais. À chaque fois qu’un client me dit « Ah, j’affectionne pas particulièrement une couleur », tu peux être sûr que je vais en mettre une petite touche. Alors, ça m’amuse et je leur dis d’ailleurs parce que la plupart du temps, déjà, on n’est pas forcément sûr de ce qu’on aime ou de ce qu’on n’aime pas. Et encore, moi, ce que j’aime, encore une fois, c’est surprendre. C’est que le client dise « Ah, mais jamais j’aurais eu l’idée de mettre ça. » Ou on a pensé, on a réfléchi à ça pendant des années ou deux mois, mais on n’arrivait pas et là, « Ah oui, il faut vraiment cet agencement-là. » On n’y avait pas pensé. Et c’est ça, c’est ce qui me fait plaisir dans le métier, c’est de proposer des choses différentes et, encore une fois, le surprendre, le surprendre positivement. Donc, pour qu’il soit surpris, il faut que le projet soit super abouti. Il faut que le dossier soit nickel, il faut que les 3D soient magnifiques, il faut que tout soit vraiment mis en avant pour que le projet donne envie face à la télé. Et c’est ça. Et après, on parle des budgets.

Floortje (00:39:31.92 –> 00:44:09.18) : Évidemment, à un moment ou à l’autre, il faut en parler. Mais ça, tu en parles dans le premier rendez-vous, tu parles aussi budget. Alors, j’en parle même au premier rendez-vous téléphonique. Lorsque les clients m’appellent, c’est une des choses que j’aborde en priorité, c’est le budget que le client souhaite consacrer à son projet. C’est super important. Et d’ailleurs, sur mon projet, mon site, lorsque les clients veulent me contacter, veulent remplir le formulaire de contact, je leur demande, je leur explique aussi que je gère que cinq projets à la fois pour pouvoir être vraiment disponible pour mes projets, pour mes clients. Et c’est un sujet qu’on aborde très vite. Pourquoi ? Parce que quand tu es positionné sur du haut de gamme, tu as aussi des tarifs qui vont… Avec le haut de gamme. Exactement. Et donc, le client a besoin de faire de savoir où il met les pieds, de savoir à qui il fait appel, ce qu’on va lui proposer. Et donc, il y a des clients pour qui cet univers-là n’est pas forcément le leur ou qui estiment avoir un très beau budget qu’il l’est d’ailleurs la plupart du temps mais qui n’est peut-être pas assez intéressant pour pouvoir vraiment travailler quelque chose de très sympa. Et tu vois, j’ai des clients parfois qui avaient des budgets assez limités. Je leur ai dit pour ce qu’on imagine de faire, pour ce qu’on veut faire, pour ce que vous souhaitez faire, on est un petit peu juste au niveau du budget. On a fait le premier rendez-vous, on a quand même échangé et ces clients, c’était une superbe expérience parce qu’ils ont fait un emprunt pour pouvoir aller au bout du projet. Donc, tu vois, la clientèle haut de gamme, ce n’est pas forcément une clientèle qui a de l’argent, entre guillemets, c’est une clientèle qui souhaite investir dans leur projet. Et ce que tu dis est intéressant. En fait, ce que tu fais, ce n’est pas… Parce que ça, c’est une erreur que je vois quand même pas mal, c’est qu’on essaie de rentrer le projet dans le budget des clients. Donc, toi, tu fais l’inverse. Le budget rentre, le client rentre, en fait, le projet dans son budget. C’est l’inverse. C’est ça. C’est ça. Donc, s’il ne l’a pas, il ne va pas le sortir du chapeau. Donc, c’est pour ça que là, je vais peut-être l’orienter vers une de mes consoeurs, une collègue. Et si il n’a pas si il l’a, là, on va vraiment pouvoir s’amuser. On va vraiment pouvoir faire un truc waouh, un truc sur lequel moi, je vais prendre beaucoup de plaisir à travailler et lui, sur lequel il aura beaucoup de plaisir à vivre et aussi de le montrer à ses amis, etc. Et c’est comme ça que le bouche-à-oreille se fait. C’est que ce client-là qui accueille chez lui un de ses amis, voilà, le bouche-à-oreille va se faire, les bons commentaires, la recommandation et hop. Et alors, sur un client, une fois, j’ai eu quatre projets qui ont découlé de ce client-là. C’est génial, ça. Oui, voilà. Ça, c’est top. Donc, la prospection, j’avoue que je ne connais pas trop, mais le réseau, voilà. Le réseau et d’avoir les bons outils, vraiment, de donner le temps. Tu vois, tout ce que j’ai gagné entre guillemets comme argent a été réinvesti dans mon entreprise pour m’étoffer, pour choisir les bons logiciels, pour m’équiper en outils, en fonctionnalités, en informatique, en écran aussi. Là, je cherche des bureaux. voilà. C’est à chaque fois un investissement qui me permet, je pense, de grandir, de me structurer, de me professionnaliser et donc, de rassurer le client. Et tu continues quand même à réseauter, à sortir, à parler, voilà. Évidemment. Et puis, en plus, il y a une notion de plaisir. Là, tu vois, cet après-midi, je fais un rendez-vous avec une créatrice de meubles sur mesure en bois qui fait des choses magnifiques que j’ai rencontrées dans une soirée réseautique et qui m’a contactée parce qu’elle aimerait bien qu’on puisse éventuellement travailler ensemble sur un projet. Donc, oui, le réseautage, c’est super important. Je pense qu’en plus, quand on y va sans rien attendre, c’est là où les contacts se font. Voilà. On échange juste autour d’un verre. On est dans un cadre un petit peu pas conventionnel et donc, les choses se font, on sympathise et puis, quand on a derrière un joli site des belles photos faites par des professionnels et qu’on a, voilà, des… C’est un peu ça parle. Ça parle bien, ça parle aux gens et donc, le bouche à oreille, après, se fait relativement naturellement. C’est naturellement, voilà. D’autant plus que toi, non seulement tu apportes ta créativité, tu apportes ton agence avec toute l’organisation

Floortje (00:44:11.62 –> 00:47:08.29) : que tu as mis en place, tu apportes aussi tout ce qui est à côté, on va dire, tu apportes tout ce qui est meubles, étoffes, etc., etc. Tu es quand même assez porté j’ai l’impression aussi sur l’achat-revente qui fait un vrai parti de ton chiffre d’affaires, de ton entreprise. C’est des relations que tu as bien développées avec tes fournisseurs. Est-ce que tu as mis en place à la base déjà des valeurs et des règles auxquelles tu testes tes fournisseurs avant de vouloir travailler avec ? Alors, des valeurs, pas vraiment. J’aimerais, j’aimerais pouvoir me tourner vers des valeurs vers les meubles éco-responsables, vers tout ce concept-là. Malheureusement, alors, j’ai du mal à trouver suffisamment de fournisseurs et des prix souvent sur… Haute gamme. Alors, je suis moins sur la valeur que sur la qualité de travail. Je m’entoure de gens qui ont la même exigence que moi. C’est vrai que sur un fournisseur, je vais chercher la qualité de la fabrication, des matériaux, utilisés, l’esthétisme et aussi la qualité de livraison, le respect des délais, le respect de tout ce qui va aller derrière parce que le client, nous, c’est un processus hyper complet qui va de la réalisation de la création jusqu’à l’aménagement final. Bien sûr. mes clients n’habitent pas les maisons qu’ils nous donnent à rénover. Ils sont à l’étranger, ils ont plusieurs maisons. Donc, quand ils doivent, quand ils arrivent, tout doit être prêt, installé, décoré et ça, de travailler avec des fournisseurs de qualité compétent qui ont des transporteurs qui ont une qualité aussi de service de livraison, c’est super important. Sans oublier, bien évidemment, des fournisseurs intéressants sur lesquels on va pouvoir avoir une marge suffisamment intéressante si jamais on a du SAV à traiter, si jamais on a un client qui n’aime pas parce que, il s’est trompé dans son choix. Moi, vu les clients que j’ai, je ne me vois pas leur dire écoutez, trop tard, vous avez acheté maintenant, c’est tant pis pour vous. C’est marqué dans le contrat, je ne reprends pas. Alors, je ne reprends pas mais je me montre très arrangeante. Oui, évidemment. Très arrangeante parce qu’encore une fois, vu les sommes et les budgets déployés pour réaliser ces projets, il faut à un moment aussi savoir satisfaire ces clients-là. Donc, il faut que ma marge soit suffisamment intéressante pour travailler. Pour être arrangeante, il faut aussi que tu peux te le permettre. Oui, exactement. Évidemment, sinon ça ne marche pas. Sinon, ta rentabilité, elle plonge très vite. Complètement. Et ça, c’est des questions que tu poses, j’imagine, vu comment tu es organisée,

Floortje (00:47:10.47 –> 00:53:37.31) : pour rentrer un fournisseur finalement dans ta liste des fournisseurs, j’imagine que tu as un processus. Oui, alors déjà, je fais beaucoup de salons, je vais les rencontrer, je me déplace. C’est super important de les rencontrer physiquement, de pouvoir échanger avec eux. On parle prix, on parle organisation, on parle catalogue, on parle quels outils ils ont, quels outils ils peuvent nous mettre à disposition. Est-ce que ça va être des tirelles de tissu ? Est-ce que ça va être des échantillons de papier peint, de carrelage, peu importe, des catalogues, des catalogues PDF imprimés ? Bref, tous les outils qui vont nous aider à vendre, à promouvoir le produit au niveau du client. Donc, c’est une sélection déjà qui se fait à l’échelle à travers ça. Et puis, ensuite, je n’hésite pas à aller dans leur showroom à me déplacer là où ils sont, dans leurs usines aussi. J’ai fait, par exemple, la visite d’une usine de carrelage en Italie. Je n’ai pas peur de me déplacer, d’aller vraiment les rencontrer. Et puis, parfois, il faut savoir négocier aussi parce que nous, on est donc architectes, on a un cabinet d’architecture et d’intérieur et puis, on est confrontés à des revendeurs qui ont des grosses boutiques, qui ont des gros volumes et donc, souvent, certains fournisseurs disent ben non, je ne peux pas vous vendre à vous parce qu’à côté de chez vous, à Aix-en-Provence, il y a une grosse boutique qui nous revend et donc, voilà, il ne faut pas vous faire concurrence. Donc là, il faut sortir ses propres atouts et négocier. Négocier que, voilà, notre métier est louable aussi et que les projets sont intéressants et que moi, j’ai vendu cette marque, votre marque, à mon client et qu’il la veut absolument et donc, voilà. Et ça fonctionne 98% des cas. Donc, ça m’est arrivé rarement d’avoir un fournisseur qui refuse. C’est très rare. Oui, bien sûr. Est-ce que tu es à l’aise de me donner le minimum de marge que tu exiges ? Alors, quand tu regardes ta rentabilité, est-ce que tu as défini à partir de ce moment-là, on est à peu près bon ? Alors, à partir de 40%, on est à peu près bon. Encore une fois, moi, ce que je ne veux pas, c’est que le client se sente léger et qu’il s’est rentabilisé. Donc, je ne le vends pas, je ne vends pas au client plus cher. Par contre, moi, j’ai besoin de pouvoir rentabiliser le temps que je vais passer à sélectionner, à rencontrer le fournisseur, à discuter parce que la plupart du temps, on fait des créations sur mesure aussi. Je vais fournir les plans, je vais échanger avec lui, je vais choisir des matériaux, je vais… Donc, tout ça, les dessins, les plans, les choix, etc., c’est énormément de temps passé. Il faut que moi, je puisse gagner ma vie et le client, il faut qu’il soit satisfait. À la fin, il doit être content du résultat. Il doit en avoir entre guillemets pour son argent, c’est-à-dire que le produit doit être à la hauteur de ce qu’il aura investi. Donc, tout ça, c’est du temps. À partir de 40 %, je commence à ouvrir mes oreilles. Alors, j’ai une dernière question pour toi parce qu’il fallait quand même oser se lancer quand l’entourage n’était pas forcément avec un client avec toi. Et même aujourd’hui, j’ai quand même l’impression que tu as le mindset d’un warrior. Donc, est-ce que tu peux me dire qu’est-ce que tu fais, je ne sais pas, au quotidien, tous les semaines, j’en sais rien pour que tu restes dans cette mindset d’entrepreneuse qui va déchirer ? Alors, je lis beaucoup de bouquins, de livres sur le coaching mental, sur le développement personnel parce que j’adore ça. Ça m’intéresse. Et je trouve qu’on y trouve des messages et des éléments super importants à se dire régulièrement. Oser, oser, oser, oser. Prendre des risques. Alors, les risques calculés, bien évidemment, mais tu vois, j’ai décidé de refaire mon site Internet. J’ai décidé de faire une formation avec Isabelle Gomez que tu connais. Donc, je suis partie à Bruxelles. On a revu, waouh, on a fait un 360 de mon activité. Donc, tout ça, c’était énormément d’investissement. Et c’est des risques à prendre parce que rien ne prédit ensuite qu’on va le rentabiliser. Mais en tout cas, c’est avoir suffisamment confiance en soi pour se dire ces investissements-là, ils paieront un jour. Je ne peux pas me reposer sur ce que je fais, ce qui a l’air de fonctionner. Non, il faut s’engager à faire du toujours plus, toujours mieux. Et pour ça, c’est se remettre en question, s’entourer des bonnes personnes. Donc, voilà, ça passe par des formations, je suis tout le temps en train d’écouter des podcasts, de regarder des émissions, sur la déco, de lire des bouquins sur le développement personnel. J’essaie de m’enrichir aussi, de rencontrer des fournisseurs. Une fois par semaine, je m’impose de sortir, alors que ce soit des fournisseurs, des clients potentiels, des prospects, peu importe, mais d’aller à l’extérieur, de faire savoir aussi. Tu vois, je cherche un bureau, je suis presque sûre que mon bureau, je le trouverai par réseau, pas forcément par une agence. Mais les choses, il faut faire savoir à l’univers ce que l’on attend, ce que l’on a envie. Ah, ça c’est sûr. Et oui, donc pour ça, il faut déjà avoir un objectif. Donc, se fixer des objectifs et ces objectifs, ils ont toujours été assez loin, assez haut. C’est vrai, je me mets des gros objectifs et après, je mets les moyens pour y arriver. Oui. Donc, sortir, rencontrer du monde, je veux dire, il n’y a plus désagréable. C’est clair. Je m’impose dans mon organisation de semaine à faire ces rencontres-là. C’est super. Même si c’est échanger avec une console, avec une grosseur, avec… Tout à fait. Tout à fait. C’est prendre du temps à sortir, prendre du temps pour soi aussi, pour se poser, pour réfléchir en disant qu’est-ce qui fonctionne, qu’est-ce qui ne fonctionne pas. De quoi je suis fière. Là, ma journée, elle a été récompensée par quoi ? Ça peut être par un client super satisfait, ça peut être par un artisan qui dit j’ai adoré travailler avec toi. Toutes ces choses-là nous motivent, nous… nous… nous donnent envie d’aller plus loin, de continuer. Donc, la satisfaction du client et des gens avec qui je travaille aussi, c’est super important. Donc, mon mindset, c’est de toujours, toujours

Floortje (00:53:39.55 –> 00:57:00.71) : assouvir ma curiosité, m’enrichir, m’inspirer des autres, tu vois, de suivre des podcasts, des comptes Instagram, de regarder ce que font les autres, de regarder la concurrence, de dire là, je vais essayer de faire mieux ou je peux m’en inspirer et ça fait grandir. Ça fait grandir ça fait évoluer et ne pas avoir peur de prendre des risques puisque je pense que tous les clients que j’ai suivis ça s’est à chaque fois bien passé parce que j’ai su aussi sortir des sentiers battus leur proposer des choses différentes. J’ai d’ailleurs eu souvent des artisans qui disaient ah non, mais c’est pas possible. C’est impossible. Ah ça ? Non, mais ça va pas être possible madame. Non, non. Non, non, c’est pas possible. C’est pas possible. Dans ces cas-là, c’est prendre des décisions. Je pense que prendre des risques c’est aussi savoir prendre des décisions et savoir trancher. C’est OK. Ce n’est pas faisable pour toi. Je vais aller m’entourer d’un autre artisan qui saura faire, qui aime le challenge comme moi je l’aime et qui saura répondre à mon exigence et me proposer des choses techniques. Et ça, j’adore. Quand je rencontre des artisans, des équipes de travaux qui ont cette envie de se surpasser, de faire des choses qu’ils n’ont jamais fait. Voilà, là, c’est avec ces personnes-là que j’ai envie de travailler. Et les projets sont donc à chaque fois uniques et de plus en plus beaux. On ne parle pas forcément d’originalité, d’originalité, d’originalité, de mobilier. Mais par contre, on parle de technique ou d’agencement du lieu différente. Différente. Moi, j’aime la différenciation. J’aime proposer quelque chose que le client n’aurait pas pu faire et que ma consœur n’aurait pas eu l’idée de faire. Donc, tu t’en tournes finalement que par des personnes qui te tirent vers le haut. Oui. Et tu fais pareil. Exactement. C’est super, super important. L’environnement doit aussi être un moteur pour nous. Nous encourager, nous motiver. Alors, je te dis ça et à la fois, tu vois, quand j’ai créé ma société, mon mari, ma famille, mon expert comptable ne m’ont pas suivi dès le départ. Et ça m’a donné une espèce de rage, une espèce d’envie de leur prouver, de relever ce challenge et de leur montrer que si j’y arriverais et que je deviendrais qui je veux être, que ça m’a super boostée. En fait, ça m’a vraiment donné une envie d’évoluer. Donc, ça, quand on a l’envie, quand on a la niaque, il n’y a pas de souci. Par contre, les bonnes personnes qui ont un état d’esprit positif qui vont nous encourager, elles sont importantes dans les moments de difficulté. Parce qu’évidemment, qu’il y a des moments de doute. Alors, je fonce, je sais où je vais, mais il y a des moments où ça ne se passe pas comme je veux, des moments compliqués, des moments où les projets… J’ai eu des grosses… Des grosses difficultés aussi, attention. Mais je pense qu’à chaque fois, on met un genou au sol et puis on apprend de ses erreurs, on apprend à en devenir encore plus fort. Et encore une fois, toutes ces remises en question, c’est à chaque fois des pas pour progresser, pour faire encore mieux et pour ne jamais plus les refaire. Toutes les erreurs que j’ai faites, et j’en ferai encore, je peux t’assurer que je les ai faites une fois, mais on ne les reprendra pas deux fois. Ça, c’est sûr. Est-ce que tu, d’ailleurs, tu peux me partager une erreur où tu dis, celui-là, je l’ai fait, je l’ai fait, je ne le fais plus jamais et je propose aux autres de ne le jamais faire non plus ? Alors, une erreur, ça a été d’avoir un projet

Floortje (00:57:04.94 –> 01:03:38.76) : qui voulait un projet… qui voulait que le projet soit fait dans un délai très, très court. J’ai accepté en disant, pas de souci, je vais y arriver, je vais mettre les bouchées doubles et je vais être plus forte que tout le monde et y arriver. Alors, moi, sur ma partie, OK, très bien, je rends le projet, tout ça, j’étais dans le délai que je mettais en partie. Par contre, après, il y a… une chose qu’on maîtrise moins, c’est l’intervention des entreprises. Et pour réaliser ce projet rapidement, j’ai fait appel à une entreprise qui n’avait pas les artisans avec lesquels ils travaillaient habituellement, bref, qui s’est débrouillée pour avoir d’autres. Et là, c’est là que tout a commencé. À être compliqué. Et voilà. Et là, quand ça commence à être compliqué, ça part très mal. Ah, c’est une boule de neige après. C’est vraiment très, très, très compliqué à gérer. On s’en fait des cheveux blancs, on ne dort pas de la nuit, on a envie que ça se passe bien pour le client, surtout quand c’est le client qui le sait. Mais malheureusement, il y a des éléments qu’on ne maîtrise pas. Donc, je pense que l’important, ce n’est pas le problème qu’on rencontre, mais c’est ce qu’on va en faire. C’est comment on va se sortir de cette situation, comment on va gérer et comment on va épargner le client. Donc, ça a été des échanges compliqués avec les artisans. J’ai dû changer en milieu de projet toutes les équipes. C’est horrible. Toutes les équipes. J’ai dû racheter des éléments parce que, enfin, vraiment, mais si je te disais, je crois que c’est ce projet-là a regroupé tous les problèmes que l’on peut rencontrer tout en même temps. Voilà, j’avais tout. Entre ce qui était mal fait, ce qui a été cassé, il y a eu des vols, enfin, c’était affreux, affreux. Donc, bref, j’ai su prendre sur moi, ne pas trop montrer. Alors, faire état quand même au client parce que nous, on n’est pas. On n’est pas l’entreprise de travaux. On conseille le client. On a l’habitude de travailler avec des équipes, mais parfois, ben voilà, l’exception fait la règle. Parfois, ça ne se passe pas bien. Donc là, c’est à la fois de se dissocier suffisamment pour dire, ce n’est pas moi, mais d’être suffisamment aussi investi pour dire, je vais gérer le problème. C’est pas parce que je ne suis pas moi en train de peindre, en train de faire le calpinage, en train de faire vos murs, vos rénovations, que je ne vais pas m’occuper de vous. Donc, ça m’a coûté énormément d’argent. Oui. Parce que, bien sûr, parce qu’encore une fois, le client, il doit être content. Donc, j’ai pris sur moi. Bon, là, il faut juste faire preuve de beaucoup de résilience et savoir passer à autre chose. Parce que si on reste sur ses échecs et puis en ressassant, en disant, mais ce n’est pas juste, ce n’est pas juste. C’est vrai, ça ne l’était pas. Mais par contre, j’ai essayé de mettre des choses en place pour que le client soit content, pour que le projet arrive à terme et qu’au final… Et pour que toi, ça ne t’arrive plus jamais. Ah oui. Ah oui. Alors là, c’est pour ça que, il y a des délais qui me semblent trop courts. Donc, ça m’arrive de dire, mon client, de lui dire, non, ça n’est pas faisable, ça n’est pas faisable. Il y a déjà une partie de créativité. Donc, nous, moi, tant que je n’ai pas, devant mon ordinateur, avec mes équipes, qu’on ne s’est pas dit, waouh, là, on a le truc que l’on veut, on a la réalisation vraiment attendue et à la hauteur de ce que l’on sait faire, je ne présente pas le projet. Donc, tant que je n’ai pas ça, ça peut parfois être un peu long parce que le projet est plus ou moins inspirant, parce que… Donc, on a des contraintes techniques qui nous obligent aussi à détourner ce que l’on veut faire. Donc, ce n’est pas forcément évident déjà au niveau de la création. Et puis après, il y a les équipes et ça, c’est un univers dans lequel on a moins de maîtrise de ce qui va se passer. On a les fournisseurs, les délais de livraison. Donc, non, quand c’est trop court, je ne dis plus oui. Je sais dire au client que son projet, en fonction de ce qu’il souhaite faire, ça durera à peu près tant de temps. Si c’est en dessous, ce ne sera pas avec moi parce que moi, je ne m’engage pas à faire du travail vite fait et malheureusement, la plupart du temps, mal fait. Et donc, aujourd’hui, tu sais ta phase de créativité pour toi. Tu sais combien de temps ça prend à peu près ? Alors, je time chacun des projets. C’est super important de savoir à quoi on passe son temps, que ce soit sur la partie administrative, sur la partie créative, sur la partie comptabilité, sur les sorties, par exemple, qu’on prévoit. Donc, je time chacun des projets pour te dire combien de temps ça prend. Non. Et puis, je ne veux pas spécialement m’engager auprès du client à lui dire, voilà, pour votre projet, je vais mettre à peu près tant d’heures. Alors, moi, je le sais au fond de moi, j’ai à peu près une notion. Mais par contre, je tiens à ce que le projet soit global. Et donc, parfois, je me suis vue passer du simple au double. Oui. Au simple, au double. Oui. Et la plupart du temps, d’ailleurs, ça vient des contraintes du lieu ce temps-là. Mais, je facture à la pièce. Moi, je ne facture pas à l’heure. Et pourtant, je sais que c’est une façon de faire. Aussi. Voilà, aussi. Bon, chacun son façon de faire. J’ai envie que le client, j’ai envie de lui simplifier la vie. Et ça, je lui mets les pieds. Donc, la chose, la tarification doit être simple. C’est pour ça qu’on en parle dès le début. Il me fait après part du budget global qu’il souhaite consacrer ce qui, moi, me donne un peu une idée générale. Mais la plupart du temps, on n’est pas forcément dans le respect de ce budget-là. Et ce n’est pas ce qui est important pour le client. Ce qui est important, c’est qu’il, encore une fois, il soit surpris, qu’il rêve et qu’il fasse rêver. Et qu’il a envie de rentrer ta création dans son budget et pas dans l’autre sens. Tout à fait. Tout à fait. La plupart du temps, ça se passe comme ça. Écoute, Valérie, ça fait une heure discute. C’est pas possible et j’ai encore 50 000 autres questions pour toi, mais ça ne sera pas pour maintenant. Donc, je te dis un très, très grand merci pour le partage et j’espère que tu reviendras pour qu’on continue à discuter. Avec grand plaisir. Je te dirais ce que l’agence Valérie Lajanne est devenue puisque cette nouvelle entité est relativement récente avec le changement, le long changement. Et puis, les étapes se suivent. Tu vois, prochaine étape, un bureau, on étoffe encore les équipes et puis, je me ferai et puis, on revient en podcast. Voilà. Et on revient en podcast. Voilà, Valérie Lajanne, 2020 et quelques avec des projets encore plus beaux, encore plus gros. Merci beaucoup. À bientôt. Merci à toi de m’avoir accueillie. À bientôt.