Dans cet épisode, je suis ravi de retrouver Séverine Luizard, fondatrice de Séverine Solutions d’Intérieur. Après avoir déjà partagé son parcours en 2020, Séverine est de retour pour nous parler de l’évolution de son entreprise. Débordante de créativité et d’audace, elle nous dévoile un changement radical qui lui a permis de redéfinir son marché et sa carrière. 

Nous avons parlé de l’époque où Séverine recherchait des débouchés dans un marché saturé et comment elle a su se réinventer pour collaborer avec des projets B2B, notamment un célèbre restaurant du Finistère. Sa transition vers la décoration pour les bars et restaurants lui a ouvert de nouvelles portes, une véritable aubaine qu’elle raconte avec passion. Elle partage avec nous les défis rencontrés, la gestion du stress lié à la rénovation de grands espaces et comment elle a renforcé sa posture entrepreneuriale. 

Un grand merci à Séverine pour sa générosité et son authenticité. 

Pour suivre Séverine et en savoir plus sur ses projets :

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Les chapitres :

00:00:00 – Introduction et retrouvailles avec Séverine Luizard
00:01:08 – Les difficultés du marché de la déco en 2020
00:02:31 – Pivot stratégique : du déco pour tous au B2B
00:04:56 – Une opportunité marquante : le restaurant de bord de plage
00:07:07 – Les défis et joies de travailler avec les professionnels
00:11:08 – Transition vers un public professionnel et communication
00:13:52 – En route vers une communication ultra-niche
00:17:22 – Le rôle des réseaux sociaux et le personal branding
00:19:24 – Transformation personnelle : devenir chef d’entreprise
00:20:57 – Professionnalisation et organisation dans le métier
00:27:01 – Stratégies de croissance et réflexion sur le marché
00:36:15 – Conclusion et réflexions sur l’évolution professionnelle

La transcription (sans correction)

Floortje (00:00:00.30 –> 00:01:06.44) : Alors aujourd’hui, je suis avec Séverine Luizard de Séverine Solutions d’Intérieur. Normalement, vous avez déjà écouté le podcast de Séverine qui n’a vraiment pas raté. Elle est sortie en novembre 2020. Séverine, à l’époque, elle m’expliquait qu’elle ne voulait pas juste du beurre dans des épinards, elle voulait de l’huile de truffe. Forcément, j’ai retenu ça. Après, je ne sais plus si c’était des épinards ou des pâtes, mais en tout cas, il y avait l’huile de truffe et on s’est bien entendu là-dessus. Ça fait 11 ans qu’elle a son compte et elle est de retour puisque j’ai pu observer un changement dans le business de Séverine duquel on va parler. Salut Séverine ! Salut Floortje ! Qu’est-ce que je suis contente que tu aies là ! Moi aussi, ça fait trop plaisir ! C’est clair ! Écoute, est-ce que pour commencer, tu peux me parler juste brièvement de la période 2020 à 2024 ? Qu’est-ce qui s’est passé dans ton entreprise ? Alors, 2020. On s’était vu effectivement, j’avais déjà du mal à mettre du beurre dans mes épinards ou dans mes pâtes. C’était les pommes de terre d’ailleurs, tiens, quand on en reparle.

Floortje (00:01:08.60 –> 00:02:29.06) : Ouais, mais t’as vu du mal ! J’avais du mal quand même. Et finalement, j’ai finalement réussi à avoir de l’huile de truffe pour mes pommes de terre. Bien. Jusqu’à ce que je me rende compte qu’il y ait énormément de décorateurs qui arrivaient sur le marché qui travaillaient pour 3 francs 6 sous. Ça fait peut-être un peu vieux. Cette expérience, cette expression à 3 francs 6 sous. Bon, c’est pas grave. Ouais, bah pour rien en fait, globalement. Pour la gloire. C’est ça, exactement. Et donc, pour le coup, je me suis dit, ouais, ok, mais je vais faire quoi avec toute cette concurrence qui arrive, qui travaille pour rien et qui, en plus, va me prendre les marchés. Comme il y avait la crise, il y avait moins de demandes parce que forcément, les gens ont moins de budget. Et comme, en plus, j’étais orientée sur les petits budgets, qui dit petit budget dit petit sous et dit plus personne. Oui, parce que toi, à la base, quand tu t’es lancée il y a 11 ans déjà, ton credo était de dire la déco pour tous. C’est ça, c’est ça. Pour moi, c’était hyper important que ce soit accessible à tous. On pouvait tous avoir un intérieur sympa sans dépenser des fortunes. Et on peut toujours. Oui, mais ce marché, pour le coup, si je t’entends bien, si je t’écoute bien, sur ce marché, la déco pour tous, aujourd’hui,

Floortje (00:02:31.11 –> 00:04:52.28) : entre l’offre et la demande, il y a un petit… Il y a une idée d’acoisson. En fait, il y a beaucoup moins de demandes parce que les gens vont faire tout seuls. Il y a tellement de personnes qui se sont mises sur le marché que ça ne fonctionne plus. Alors, les personnes qui se sont mises sur le marché, je n’ai rien contre elles, mais elles n’ont pas forcément fait des formations. Elles ont fait des formations de 15 jours. Elles se prétendent décoratrices. OK, soit. On verra dans 10 ans. Elles sont toujours là. Mais en attendant, ça prend des marchés. Oui, bien sûr. Et donc, tu t’es rendu compte que ça te prenait à toi aussi du marché. Tu as pris du recul. Oui. Et tu as regardé ton business et tu as fait, eh oh, qu’est-ce qui se passe ? C’est un peu ça. Et là, je me suis dit, mais comment je fais ? Qu’est-ce que je fais ? Vers qui je m’oriente ? Et donc, j’ai réfléchi dans tous les projets que j’avais faits, ceux qui me plaisaient le plus. Parce que c’est vrai que, quitte à réorienter ma cible, autant je travaille avec ceux qui me font envie. Oui, bien sûr. On n’est pas à son compte à ne pas dormir la nuit pour, en plus, ne pas au moins prendre, un peu prendre plaisir dans les projets qu’on a. C’est ça. C’est exactement ça. OK, donc tu fais ce constat-là. Tu regardes. Donc là, tu te poses. Vraiment, tu prends du temps. Tu prends de la hauteur. Tu te poses et tu te dis, OK, tu arrêtes de bosser deux minutes. Ou est-ce que tu avais tellement plus de clients que tu avais vraiment le temps, en fait ? Alors, non. J’ai toujours eu des clients. Oui. Je ne me suis pas retrouvée un jour en me disant, oh, merde, il n’y a plus personne. Non, j’ai toujours eu des clients. Mais entre-temps, en fait, j’ai eu la chance de travailler avec le plus grand restaurant de bord de plage du Finistère. Comment ça s’est arrivé, ça ? Eh bien, en fait, grâce aux bouches à oreilles et par rapport à mon site Internet, enfin, par rapport à tout ce que j’avais fait avant, c’est lui qui m’a contactée. Super. Et on était plusieurs en concurrence et pour le coup, il m’a dit, non, c’est vous que je veux parce que vous avez de l’expérience, il y en avait d’autres qui s’étaient lancées depuis un an ou deux et c’était un gros, gros boulot puisque j’avais quatre mois pour rénover entièrement le restaurant. Et donc, il m’a dit, mais non, je veux quelqu’un qui ait de l’expérience. Donc, c’est pour ça que j’ai décroché le contrat. Super. Donc ça, tu fais ça. Tu adores. J’ai adoré. Qu’est-ce que tu as adoré là-dedans ? Ne pas dormir la nuit.

Floortje (00:04:56.14 –> 00:05:04.96) : pas dormir, de ronger mes ongles. De ne plus avoir de vie pendant que je suis en train de dormir. De ne plus avoir quatre mois. De développer un ulcère. Non, c’était nickel.

Floortje (00:05:07.68 –> 00:07:40.75) : Non, non. J’ai adoré l’ouverture d’esprit. J’ai adoré le côté… Ça, je m’en étais déjà rendue compte. Je savais que je voulais travailler en B2B parce que le côté pro, c’est juste, à mon sens, super agréable. Les décisions, elles sont vite prises. On ne revient pas dessus. Donc, voilà. Et puis là, en fait, moi, ce que j’ai adoré en travaillant avec ce restaurateur, c’est la confiance, en fait. C’est qu’il ne va pas regarder au millimètre près ou il ne va pas… Il te donne les clés de son resto et, en gros, il me dit, je reviens dans quatre mois, faites-moi rêver. Donc, en fait… Attends. Donc, oui. En fait, la première chose, c’est la confiance. Il te le fait parce que vous ne parlez pas de restaurateur à décoratrice, mais vous parlez d’entrepreneur à entrepreneur. Est-ce que ça… Oui. Je le comprends bien. Oui, c’est exactement ça. Donc, c’est toute une autre posture, en fait. Ah ben, tout change, en fait. Tout change dans ma façon, moi, d’aborder le client et tout change pour lui aussi parce que, effectivement, c’est son business et il faut qu’il me fasse confiance. Oui. Parce que soit tu augmentes le chiffre d’affaires, soit tu te casses la figure. Donc… Oui. Tu as stressé un peu, quand même ? Oui. Je te dis, je n’ai pas dormi. Oui, c’est ça. Oui. Non, j’ai vachement… J’ai vachement stressé parce que, comme dans toute rénovation, tu te retrouves à faire des choses et tu dis, ah, ben tiens, ça, je ne l’avais pas prévu. Et typiquement, le fait que ce ne soit pas coup de feu avec les habitations qu’il y avait au-dessus, je ne l’avais pas prévu. Sauf que, moi, le restaurant, il fermait au mois de novembre, il ouvrait au mois de février et derrière, la saison reprend. Donc, je n’avais pas… Bien sûr. Je n’avais pas de temps pour décaler. Il y a zéro temps de tampon, en fait. C’est ça. C’est ça. Donc, c’est beaucoup… C’est beaucoup plus de stress qu’avec un particulier où tu lui dis, ben, la peinture, si elle est faite la semaine prochaine, voilà. Alors, je ne dis pas de décaler de six mois, mais bon, globalement, tu arrives avec un particulier à jongler là-dessus. Là, avec un pro, quand il a fermé son commerce pour faire ses travaux, c’est maintenant le point d’art. Oui, parce que lui, il perd de l’argent entre-temps. Ben, c’est ça. C’est ça. Donc, non, non. Donc, ça, c’est vrai que pour moi, c’était vraiment la partie stressante. Et ça, c’était… Donc, en fait, le plus gros résultat, c’est le restaurant Bordeplage du Finistère. C’est ton premier restaurant ? Non, j’en avais déjà fait d’autres avant. J’avais fait des friteries, j’avais fait des restos, voilà.

SPEAKER_01 (00:07:41.01 –> 00:07:41.39) : D’accord.

Floortje (00:07:41.49 –> 00:09:30.76) : Donc, il m’avait aussi contacté par rapport à ça. Et là, c’était vraiment le… Quand tu parles de ce restaurant-là dans le Finistère, les gens connaissent, en fait. C’est super. Ah oui. C’est une énorme carte de visite pour moi. Oui, assez clair. Et donc là, il y a… D’un côté, il y a ce constat, effectivement, que le marché, pour la déco pour tous, commence à être plus que saturé. Oui. Les clients ne sont plus en place. Par contre, les décoratrices y sont. C’est ça. Tu as tout compris. Et tu fais ces restaurants. Tu en as fait déjà plusieurs. Et là, tu dis, OK, il y a un truc qui change. Et automatiquement, tu penses à ce que tu pourrais apporter à cette profession-là. C’est ça. En fait, moi, ce qui me fait lever le matin, c’est de rendre les gens heureux. Oui. Et quand je fais des intérieurs de maison, je suis super contente. Je vais rendre heureux quatre, cinq personnes parce que c’est leur habitation et tout. Et je me rends compte que dans un bar ou un restaurant, puisque je fais aussi des bars, n’est pas quatre, cinq personnes, c’est des centaines de personnes qui passent dans l’établissement. Oui, bien sûr. C’est des centaines de personnes que tu rends heureux parce qu’ils viennent passer un bon moment. Et là, pour le coup, ça décuple ma force, en fait, en me disant, mais c’est pour ça que je suis là. Oui, bien sûr. Après, un virement comme ça, ce n’est pas un truc qui se fait le jour au lendemain. C’est du boulot, c’est un changement de posture, c’est un changement de communication. Comment tu as organisé et comment tu… Une fois que tu avais effectivement posé le fait que tu voulais plutôt faire ça, déjà, comment tu as posé ça ? Tu l’as écrit, tu as… Oui. Explique-moi ça. J’ai réfléchi, vraiment au fond de moi, ce qui me faisait vibrer et tout. Et je me suis dit, bon, c’est ça. Une fois que j’ai trouvé ça, je me suis dit, OK, qu’est-ce que je fais ? C’est quoi mon offre ? Comment je vais pouvoir

Floortje (00:09:32.98 –> 00:11:06.10) : discuter de ça ? Parce que c’est vrai que te dire, super, je veux aider les restaurateurs et les bars, OK ? Oui. Et maintenant ? Maintenant, en fait, c’est… OK, qu’est-ce que je leur propose ? C’est quoi mes services ? Parce que pour le coup, ce ne sont plus les mêmes services que quand tu es au particulier où tu passes et tu fais, en deux heures de temps, je vous mettrais bien ça, un peu comme l’autre, un pipi-salat et… Ben, oui, non. Il faut un vrai… C’est un vrai projet. C’est un vrai projet timé, c’est un vrai projet où je suis obligée d’avoir pour le coup de la maîtrise d’œuvre parce qu’on n’est plus juste sur de la déco. Donc, voilà. Donc là, je revois tout mon positionnement, je revois tous les artisans avec qui je travaille parce que c’est pareil quand tu travailles avec un artisan qui est tout seul, il peut venir te changer ta salle de bain. Quand j’ai un artisan qui doit faire 300 m² de carrelage au niveau du sol et que c’est maintenant et pas demain, ben, voilà. Donc, je dis, j’étais obligée de revoir tous mes artisans pour avoir vraiment des équipes hyper fiables. Et puis après, ben, ouais, tu te dis, bon, une fois que j’ai tout ça, maintenant, comment je communique ? Donc, j’ai revu tout mon positionnement sur Insta, sur LinkedIn. Et puis, ben, moi qui avais hyper peur de me montrer, tu sais, le syndrome de l’imposteur, là, oh, ben non. On n’est pas. Non, ben, voilà, c’est ça. Mais personne ne connaît. Et ben, tu te dis, bon, ben, OK, maintenant, je relève les manches et j’y vais, quoi. Ouais, ben, oui. Donc, c’est, j’y vais,

Floortje (00:11:08.16 –> 00:11:27.02) : sur les réseaux et j’y vais avec ma petite sacoche et je vais manger dans les restos et je leur dis, ben, vous savez que vous pouvez gagner du chiffre d’affaires en plus ? Tu as fait ça ? Ah, ouais. En fait, je fais… T’es allée dans les restos, t’as dit, écoutez, c’est pourri, laisse-moi refaire ? Alors, je n’y vais pas comme ça. Je suis un peu plus diplomate. Enfin, j’essaye.

Floortje (00:11:29.69 –> 00:12:04.53) : Mais en gros, c’est ça. En gros, c’est exact. C’est exactement cette partie-là. Je vais discuter avec les restaurateurs en leur expliquant que refaire leur restaurant, c’est 25 % de chiffre d’affaires en plus. Alors, je leur demande… Non, non, vas-y. Et ça, OK, ça, c’est un argument génial, mais j’imagine que les restaurateurs vont te dire, ben, comment ça ? Prouve-le. Ah, ben, je prouve. Avec les restaurants que j’ai faits, c’est 25 % de chiffre d’affaires en plus.

SPEAKER_01 (00:12:04.83 –> 00:12:07.19) : Ce n’est pas juste un chiffre

Floortje (00:12:07.19 –> 00:13:04.65) : que je sors de ma tête. En fait, c’est en discutant avec les établissements que j’ai faits. C’est ça, en fait. Oui, bien sûr. C’est génial. Donc, du coup, tu t’assumes. Oui. Et j’ose. Là où avant, je me disais, oh, ben non, et j’attendais qu’on vienne me chercher, en fait, je me dis, mais non, mais vas-y. Et j’ai même fait plus. Parce que, bon, je veux bien aller manger dans les bars et les restos tout le temps, mais sauf que j’ai un mari et que si je prends 50 kilos, et pour lui, et pour moi, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne chose. Moyen. Donc, en fait, j’ai fait jouer tout mon réseau. J’ai envoyé des lettres, un e-mail, en proposant d’offrir une bouteille de champagne quand on me donnait le nom de 10 bars ou de restos moches. Une fois que j’ai ces noms-là, c’est beaucoup plus facile pour moi d’aller des marchés. Et après, pour le coup, je récompense quand je décroche le chantier. Je récompense mon apporteur d’affaires.

SPEAKER_01 (00:13:05.65 –> 00:13:06.17) : Trop bien.

Floortje (00:13:06.53 –> 00:13:50.79) : Mais trop bien. Résultat, en fait, ce n’est même pas moi qui fais du démarchage. Parce que, pour le coup, est-ce que ceux à qui tu as envoyé le mail, est-ce que c’est eux qui vont d’abord aller voir le propriétaire du bar ou pas ? Non. Ils me donnent le nom. Après, ça, c’est à moi de me débrouiller. Mais on se rend compte qu’il y a énormément d’établissements qui mériteraient d’avoir un petit coup de neuf. Et après, moi, c’est vrai que j’ai deux possibilités. Soit je casse tout mais ça, je dirais que c’est facile. Soit je travaille avec l’existant. Et là, tu vois, typiquement, je viens de refaire un restaurant à l’Andy Visio. On avait… Alors, elle avait fait faire un devis par une grosse entreprise qui cassait tout. On avait un but. Elle avait un devis à 150 000 euros.

Floortje (00:13:52.82 –> 00:14:07.92) : Et elle me dit, parce que j’avais déjà bossé avec elle sur son premier restaurant, et elle me dit, ben ouais, mais moi, je n’ai pas ce prix-là, je n’ai pas ce budget. Qu’est-ce que vous pouvez faire ? Je vais la voir. Je dis, mais vous avez combien ? Elle me dit, 25 grand max. Assez.

SPEAKER_01 (00:14:08.32 –> 00:14:08.60) : OK.

Floortje (00:14:09.42 –> 00:17:20.17) : Pour 25 000 euros, on a refait son intérieur. Donc, d’un côté, 150. De l’autre côté, 25. Alors, c’est sûr, je n’ai pas tout cassé. C’est sûr, je n’ai pas tout repeint. Je n’ai pas… Mais on a trouvé des solutions pour que finalement, elle se retrouve avec un resto qui n’a plus rien à voir avec ce que c’était avant. Et là, elle m’a appelée le jour. Elle me dit, bon, c’est génial. On avait fait une déco d’été. Elle me dit, vous revenez quand pour la déco d’automne, là ? Parce que là, c’est top. Donc, elle a explosé ce qu’elle pensait faire en chiffre d’affaires sur trois mois d’ouverture. C’est énorme, ça, quand même. Ça, c’est énorme. Donc, c’est pour ça. Je sais qu’il y a plein de solutions. Mais la solution, c’est ça. C’est qu’il faut m’apporter des noms de bars et de restos parce que je n’ai pas le temps d’aller démarcher partout. Je suis comme tout le monde, mais mes journées, elles ne font que 24 heures. Oui, oui, bien sûr. Donc, en fait, tu es sortie de chez toi. Tu as déjà. Tu as préparé ton virement. Tu as commencé à communiquer autrement. Oui. On peut dire que tu as commencé à communiquer d’une façon ultra niche. Ah oui, tout à fait. Ultra, ultra niche. Est-ce que l’ultra niche fait qu’aujourd’hui, tu n’es plus que contactée par des restaurateurs ou est-ce que le fait que tu es quand même dehors, sur les réseaux, tu te montres, etc., t’apporte aussi des à côté ? Non, j’ai aussi des particuliers. L’autre jour, tu vois, j’étais dans un resto pour étudier un petit peu. Je savais qu’il fallait faire un réno. J’avais eu le nom par mes petites listes. J’étais passée voir. Et puis, j’étais toute seule à table. Je prends des notes en même temps que le restaurant, la serveuse arrive. Et les personnes à côté de moi me regardent et puis disent « Ah, vous travaillez ? » On engage la conversation. Et de la conversation, en fait, on finit par… J’ai pris un rendez-vous avec eux. Trop bien. C’est un peu comme ça. Ça, c’est pas des bars et des restos. Mais c’est un particulier qui a deux maisons à refaire. Je prends quand même. Je vais pas dire « Ah non, ça ne m’intéresse plus ». Ah non, je veux que… Non, non, non, non. Parce que tu… Et c’est là où, en fait, c’est très intéressant parce qu’en fait, tu as une communication extrêmement niche. Forcément, je suis allée regarder ce que tu fais et ce que, en fait, ta communication avait tellement changé depuis que la dernière fois qu’on s’était parlé. C’est pour ça que… Moi, je ne communiquais pas. Je t’ai contactée parce que je me suis dit « Hum, il y a eu un virement ». Mais le fait de communiquer ultra niche ne veut pas dire que tu t’enfermes finalement dans ce côté niche. Non, non. Et après, c’est aussi agréable. C’est comme si tu fais que des conseils déco, c’est agréable de temps en temps d’avoir un gros projet. Donc là, c’est sympa de sortir du bar ou du resto et de se dire « Ah ben tiens, finalement, faire une maison, je reviens à mes premiers amours, c’est chouette aussi ». Oui, bien sûr. Mais c’est vrai que pour l’instant, j’ai encore le temps de le faire. Quand après, mon entreprise aura 50 employés et qu’on ne fera plus que des bars et des restaurants, je ferai peut-être ça juste pour le plaisir. Oui, dans ta maison secondaire. Voilà, exactement. Enfin secondaire, secondaire, trois ou quatrième maison, on va dire.

Floortje (00:17:22.82 –> 00:18:30.22) : Du coup, tu fais le virement. Clairement, ça marche pour toi aujourd’hui. Oui. Ce virement a été négocié. Tu l’as fait tout seul ? Oui. Oui, j’ai fait tout seul. La seule chose que j’ai fait, c’est que, ben voilà, tu as vu mes coms, elles étaient vraiment pourries. Moi, je ne communiquais pas. J’avais peur de me montrer sur les réseaux. J’étais vraiment… Donc, résultat, je ne communiquais pas. Et j’ai fini par prendre une… Alors, je n’ai pas pris une agence de coms parce que budget limité quand même. J’ai pris, j’ai envoyé des mails dans des écoles de communication en disant « Voilà, je cherche des petits jeunes qui pourraient ». Et j’ai trouvé deux petits jeunes qui me font ma com. Ce n’est pas parfait. Il y a des choses que je reprends, tu vois. Mais au moins, j’ai la base. Et ça me permet… Ils auront au moins eu le mérite et plus que le mérite même, ils m’ont fait remonter dans les réseaux. Donc, on parle de moi. J’ai des postes qui sont à 150 000 impressions sur LinkedIn. J’ai 12 000 vues sur des vidéos, des trucs comme ça. Jamais avant, je n’aurais eu ces choses-là.

Floortje (00:18:32.73 –> 00:19:21.52) : Ça va aussi un peu sur ce qui est quand même vachement populaire aujourd’hui, le personal branding. C’est ça. En fait, il faut savoir miser sur soi. Toi comme moi, on a la chance d’avoir du vécu dans notre entreprise. Donc, il faut qu’on mise là-dessus. On n’est pas junior. On n’arrive pas en disant « Je sors de l’école ou des centres de formation de 15 jours. » Et on a un vrai vécu et on a une vraie expertise. Et ça, en fait, il faut qu’on mise là-dessus, qu’on en parle et qu’on le monétise aussi. Parce qu’il ne faut pas se voiler la face. Il faut aussi que l’argent rentre. On est là pour ça. Mais évidemment. Évidemment. Aujourd’hui, est-ce que tu as développé pour ce type de clientèle ? Parce que c’est un type de clientèle qui est un peu plus stressant.

Floortje (00:19:24.40 –> 00:20:53.87) : Tu fais plus confiance, mais il y a aussi quand même vraiment la pression de livrer. À partir du moment que toi, tu communiques avec les restaurateurs qui vont avoir 25 % de plus du chiffre d’affaires, tu te mets une charge supplémentaire. Entre quand tu travaillais avec les particuliers et aujourd’hui, c’est quoi la différence d’attitude que tu as pu opérer à part forcément le fait de te montrer sur les réseaux en étant toi, Séverine ? Je me sens beaucoup plus chef d’entreprise. Donc, tu as une entreprise de déco au lieu d’être un chef d’entreprise. Oui, d’être décoratrice, c’est ça. Oui, je n’ai plus du tout la même sensation de me dire que je suis décoratrice. Non, je ne suis pas décoratrice. Je suis chef d’entreprise. Peu importe la taille de mon entreprise. Je suis chef d’entreprise et après, derrière, je fais de la déco. Mais je dirais que mon premier métier, c’est chef d’entreprise. Pour le coup, je suis d’égal à égal avec les restaurateurs ou les bars. Exactement. Ça a été long à mettre ça en place pour toi ? Oui, c’est ça. Bon, il m’est arrivé plein de trucs dans la vie perso. Donc, ça s’est tout fait en même temps, en fait. Donc, ça… J’ai eu… Oui, j’ai eu des gros trucs. Un remaniement total ? Oui. Non, même pas. Non, non, non, même pas, même pas, même pas. Mais voilà.

Floortje (00:20:57.67 –> 00:21:40.59) : En fait… Bon, d’abord, est-ce que tu peux très clairement, en quelques mots, m’expliquer ce que c’est la réelle différence ? Entre être décoratrice ou archi d’intérieur et être chef d’entreprise ? La posture, la façon dont on se tient, la façon dont tu rentres dans un établissement, ce que tu dégages, en fait. Sur soi, enfin, c’est pas du tout… L’énergie que tu as n’est pas la même. En tout cas, pour moi, c’est vraiment quelque chose qui est… Même les gens me disent, ils me disent, ah, mais qu’est-ce qui a changé ? Bah, rien. Juste moi, en fait, je me sens hyper bien et j’ose. Et en fait, rien que pour ça, tu te dis, bah, ouais, ça vaut le coup, en fait.

Floortje (00:21:43.31 –> 00:24:49.83) : Et après, j’ai peut-être plus, au niveau de mon métier, j’ai peut-être plus professionnalisé les choses. Ok, vas-y. Je suis quelqu’un qui suis… Alors, je dis créative, mon mari dit vrai bordélique. Ah, on a le même mari, en fait. C’est bien. Et donc, bah, moi, mes dossiers clients, c’est à peu près étalé tout sur ma table. Et puis, quand j’ai pas assez, bah, je suis sur la table de cuisine, le séjour, enfin, voilà. Et puis, bah, là, tu vois, c’est beaucoup plus cadré. J’ai des boîtes pour chaque client. J’ai des choses que j’avais pas avant. Clairement, j’avais pas de… Là, j’ai une boîte par client. Je vais à mon rendez-vous, j’ai ma boîte, j’ai… C’est beaucoup plus pro, en fait. Même sur tout ce qui est rendu… Bah, quand je fais un dossier de rendu, c’est pas la même chose. Donc, voilà. Là, vraiment, je suis sur de la professionnalisation là-dessus aussi. D’accord. Donc, tu t’es professionnalisée dans les rendus, dans les livrables, dans ta façon de t’organiser. Tu t’es professionnalisée aussi, pour le coup, à l’aide des étudiants sur les réseaux sociaux. Oui. Est-ce qu’aujourd’hui, dans la partie niche que tu as, donc, voilà, tu dis, c’est les restaurants et les bars, est-ce que là-dedans, t’as aussi quand même mis une espèce de client idéal ou pas ? Non. Non. Moi, je… Non. Pour ça, pour là… Ouais, ouais, ouais. Et c’est tellement open bar que les gens disent, mais vous faites quoi ? Vous allez où ? Bah, en fait, je peux faire toute la France parce que c’est pas la même chose que quand tu vas chez un particulier. Un particulier, tu y retournes 30 fois. Quand… Ah, on a mis le miroir là. Je pense que 5 cm plus à côté, ça serait bien. Vous pouvez venir voir ? Bon, eh ben, là, le pro, non. Tu lui dis, c’est comme ça. Vous êtes sûre ? Ouais. Bon, OK, on y va. Bon, ben, voilà. Et c’est vrai que, ben, pour le coup, moi, mes enfants sont grands, mon mari, il est pas toujours là. Ben, je prends un avion, hop, je me déplace. Ouais, bien sûr. Tu fais 4, 5 rendez-vous, mais c’est des rendez-vous, tu peux y passer une demi-journée, mais c’est hyper rentable en termes de temps. Tu perds pas de temps. Donc… Ouais, bien sûr. C’est plus rentable de travailler avec les pros ? Déjà, en termes de temps, mais aussi, tu vois ? Alors, c’est plus rentable, oui, parce que… Clairement, ben, eux, ils le passent sur leur entreprise. Donc… Donc, oui, c’est plus rentable. Mais c’est surtout que… J’allais dire, psychologiquement, c’est différent. C’est pas la même prise de tête. T’as la prise de tête stress de rendre les choses en temps et en heure. T’as la prise de tête stress des chantiers pour qu’ils avancent comme il faut et tout ça. Par contre, t’as pas la prise de tête du coup de téléphone, de, ben, le miroir 5 cm plus à gauche. Le dimanche après-midi ? Oui. Quand tu te promènes de la plage.

Floortje (00:24:51.93 –> 00:25:06.89) : qui est interdit. Est-ce que pour le… Parce que, pour le coup, tu fais le suivi de chantier aussi ? Alors, je délègue le suivi de chantier. Parce que… Je vais faire… Ben là, le gros restaurant que j’ai fait sur le Finistère, j’ai fait le suivi de chantier, j’y allais tous les jours.

SPEAKER_01 (00:25:07.69 –> 00:25:08.35) : Ouais, ouais, ouais.

Floortje (00:25:08.67 –> 00:25:30.41) : Parce que, ben, pour moi, c’était vraiment mon… Mon… Mon projet phare et je voulais pas me rater dessus et c’était hyper important. Le client, voilà, je savais qu’il avait une confiance dans ce que je faisais mais je voulais vraiment lui prouver qu’il avait eu raison de me choisir. Mais… Ouais, clairement, c’est pas mon métier non plus.

Floortje (00:25:32.62 –> 00:25:50.54) : Et c’est pas ce que j’aime. J’avoue, j’y vais, je vais faire les rendez-vous de chantier et tout mais c’est pas ce que j’apprécie. On dit tout le temps qu’on a une zone de génie, ça, c’est pas la mienne. On en revient au même à l’organisation. Je suis pas organisée. Donc, le suivi de chantier… Faut être ultra organisée. C’est ça. Donc, c’est pas moi.

SPEAKER_01 (00:25:51.18 –> 00:25:51.50) : OK.

Floortje (00:25:51.82 –> 00:26:57.59) : J’ai décidé de plus me prendre la tête, en fait. Avec ce changement de posture de… De qui je suis, eh ben, je me dis, ouais, je travaille sur mes zones de génie et ce que je sais pas faire, je délègue. C’est moins de prise de tête, c’est beaucoup plus léger et t’as plus de temps pour faire autre chose, en fait. Pour faire ce qui te rapporte. Depuis que tu connais vraiment ton zone de génie, tu travailles mieux ? Tu travailles plus ? Tu communiques plus facilement ? Ouais, je travaille différemment, en fait. Qu’est-ce qui a changé ? Ben, je perds tout le temps. Je sais quelles sont les actions que je dois faire pour me rapporter mon chiffre d’affaires. Parce que quand tu fais quatre heures pour faire un petit post sur LinkedIn de dix lignes, parce que tu sais pas quoi mettre, tu sais pas comment, tu dis, à la fin de la journée, tu fermes ton ordi, tu dis, j’ai fait quoi ? un post sur LinkedIn. Ah, super. Et concrètement, ça va me rapporter quoi ? Ben, rien, parce que personne va le lire. Tu sais, c’est trois likes et un qu’est-ce que t’es belle. Ouais. C’est ça.

Floortje (00:27:01.58 –> 00:28:26.70) : Non, mais c’est ça. Mais c’est exactement ça. Et là, tu te dis, ben, en fait, j’ai perdu quatre heures de ma journée. Donc, non. Ben, non. On est clairement… Être payée quatre heures pour faire un post sur LinkedIn, ben… Et comme là, quand tu fais ton post, tu n’es pas payée, ben, vraiment, c’est quatre heures de perdu. Donc, voilà. Par rapport à ça, ouais, je me suis dit, mais OK, qu’est-ce qui me rapporte de l’argent et comment je fais pour aller plus sur cette partie-là, en fait ? OK. Et là, t’as conclu envoyer des bouteilles de… Ben, ouais, ça fait partie des choses sur lesquelles je me suis dit, mais en fait, je ne suis pas obligée d’aller faire le démarchage. On peut m’apporter des affaires. C’est génial comme idée. Et après, il y a plein d’autres possibilités. Il y a plein de… Ça, c’est une des pistes que j’ai mises en place, mais il y en a encore plein où tu peux… Il y a plein de leviers que tu peux actionner pour te dire, en fait, les gens t’apportent ces affaires. Qu’est-ce que… Parce que, pour le coup, ça fait 11 ans que tu fais ça. Tu as fait un vrai virement, mais tu as eu ces deux vies de décoratrice. J’ai presque envie de te dire qu’il y a eu deux vraies périodes bien différentes. On parle de ceux qui se lancent aujourd’hui, hier, avec des formations peut-être un peu moins appuyées. C’est gentil en disant ça. Politiquement correct, non ? C’est parfait. Non, je pense que tout le monde ici, aux Décopreneurs, sait très bien ce que je pense des formations

Floortje (00:28:28.84 –> 00:28:33.06) : qui promettent d’être rentables en 90 jours.

Floortje (00:28:35.61 –> 00:28:49.40) : Qu’est-ce que, toi, tu dirais à ces décos et ces archives qui se lancent aujourd’hui dans un marché qui est quand même un peu saturé ? Ne venez pas. Non, je plaisante.

Floortje (00:28:51.50 –> 00:30:20.79) : Non, on est bien méhance, Séverine, allez. Non, trouvez votre cible. Déjà, voilà. Soit, moi, tu vois, au départ, j’étais nichée sur petit budget. En fait, peu importe. Mais quand tu veux être trop large, tu n’arrives pas à communiquer. En tout cas, c’est ce que je ressens. Ça, c’est la première chose. Et la deuxième chose, prenez dans votre entourage, il y a peut-être déjà votre cible. Cherchez un… Cherchez… Peut-être que vous êtes plus avec, je ne sais pas, moi, les pêcheurs. Moi, je suis en Bretagne. Peut-être que c’est ça. Voilà. Et faites votre cible autour de ça ou peut-être plus sur la déco pour les locations saisonnières ou… Moi, je pense que c’est hyper important parce que sinon, on va… Tout le monde va aller taper chez tout le monde et on n’aura plus de possibilité d’avoir du travail pour tous parce que, il faut être honnête, le marché, il y a possibilité d’avoir du boulot mais si on fait tous la même chose, si on a tous le même créneau, ça ne marche pas. Ou alors, c’est soit votre cible, soit vous bossez votre style mais avoir tous les styles, ça ne marche pas non plus. Moi, j’ai une de mes consœurs, elle a toujours le même style. En fait, les gens, ils viennent chez elle pour ce style et ça fonctionne très bien aussi. Oui, parce qu’il y a quand même la peur que j’entends. Ce que j’entends souvent, c’est ceux qui ont peur de, justement,

Floortje (00:30:23.43 –> 00:30:29.93) : déclarer leur cible et en fait, quand tu vas sur le site internet, il y a marqué que j’écoute les clients, je fais ce qu’il veut.

Floortje (00:30:32.23 –> 00:30:59.15) : Finalement, mon client idéal, il est entre 25 et 75 ans et peut, tu vois ? Oui, mais tu te rends bien compte que ce n’est pas vrai. Vas-y. Tu te rends bien compte que quand tu dis ton client idéal, il est entre 25 et 75, finalement, tu attires toujours le même type de client. Moi, j’avais beaucoup de clients, qu’il y avait entre 50 et 70. Ça, c’était la plus grosse partie de ma cible.

Floortje (00:31:03.14 –> 00:31:28.43) : Et maintenant que tu communiques très précisément, est-ce qu’à partir du moment que tu as commencé à faire ça, vraiment, que tu as mis en place le virement que tu voulais faire, est-ce que ça a pris tout de suite ? Est-ce que tu as senti tout de suite qu’il y a, effectivement, toi, tu as changé, ta posture a changé, ta façon de communiquer a changé ? Est-ce que le fait que les clients ont suivi ? Non, c’est non. Il faut être honnête à partir du moment où toi, tu te dis

Floortje (00:31:30.45 –> 00:33:02.44) : je veux travailler qu’avec des bars et des restaurants. OK, c’est ça qui me fait plaisir et c’est ça qui me fait me lever le matin. Ce n’est pas pour ça que tu as tous les bars et les restaurants du coin qui viennent sonner à ta porte. Non, non, bien sûr. Évidemment. Donc, il faut vraiment travailler la com là-dessus. Ça veut dire refaire tout son site Internet. Moi, voilà, j’ai refait, je me suis mal débrouillée, j’ai eu un problème avec mon site Internet, enfin bon, voilà. Donc, ce n’est pas là-dessus que ça m’aide. Donc, il faut aussi trouver les bonnes personnes. Il faut aller frapper aux bonnes portes. Il faut, voilà. C’est vraiment se mettre en avant, aller des marchés et à partir de là, tu vois un changement. Mais non, du jour au lendemain, ce n’est pas possible. En tout cas, ça ne s’est pas passé comme ça pour moi. Il faut sortir de chez soi, quoi. Ben oui. Il n’y a jamais personne qui vient frapper à ta porte. Rarement, en tout cas. Tu as des gens qui vont t’appeler par le bouche-à-oreille et ça, oui, effectivement, j’ai. Mais tu n’as pas beaucoup, ben voilà, en tant que décorateur, c’est beaucoup de bouche-à-oreille. Tu as beaucoup de personnes qui reviennent. Mais dans ces cas-là, si c’est du bouche-à-oreille, tu as toujours à peu près les mêmes clients. Oui. Donc, si tu veux faire un changement radical, ce n’est pas sur eux que tu peux t’appuyer. Exactement. C’est exactement ça. Donc, il faut que… C’est comme si tu repartais de zéro. Comme si ton métier, tu réapprenais ton métier, tu refaisais ta communication, tu… Voilà. En gardant toutes les pertes. Généralement, tu ne démarres pas avec une clientèle

Floortje (00:33:04.75 –> 00:33:23.93) : idéale dès le départ, en fait, puisque souvent, on se trompe déjà de prix, on se trompe un peu de cible, on fait un peu notre voisin gratuitement. Si lui, si le voisin, gratuitement, il t’apporte notre client, c’est forcément un client qui est dans le même… Donc, en fait, ce que tu as fait, tu as envie de dire que tout le monde devrait le faire au bout de 2-3 ans.

Floortje (00:33:26.70 –> 00:33:36.50) : Ou voire même au début, tout au début, en disant, de toute façon, tu sais que tu vas en chier. Tu sais très bien que la première année, tu ne vas pas ressortir en ayant 10 000 balles par mois.

SPEAKER_01 (00:33:37.20 –> 00:33:38.78) : Ou alors… Même la deuxième année.

Floortje (00:33:39.32 –> 00:34:52.86) : On est d’accord. Après, c’est ce que je souhaite à tout le monde. S’il y en a qui sont rentables en 90 jours et qui arrivent à se tirer 10 000 balles par mois, moi, je veux bien suivre la formation. Moi aussi, je paye pour. Ah, moi aussi. Moi aussi. Mais par contre, tu te dis, ok, mais dans ces cas-là, il faut peut-être cibler dès le départ. Puisque en chier pour en chier, autant que tu ailles directement vers ce qui te donne envie et ne pas perdre 3 ans pour derrière reperdre un an de com. Oui, bien sûr. Parce que c’est ça que tu dis, ça t’a pris un an de com ? Oui, il faut à peu près un an. Bien sûr. Tu travailles encore avec tes étudiants ? Oui, oui, oui, oui. Parce que c’est une bonne idée, ça. J’ai essayé ça ici à Lyon, ça n’a pas forcément fonctionné. Mais c’est une bonne idée de faire ça. En fait, ce qui ne fonctionne pas parce que moi, j’avais le cas, ils me proposaient de prendre quelqu’un en alternance. Et moi, je leur ai répondu, mais l’alternance, c’est pour faire progresser les jeunes dans leur métier. Moi, je n’y connais rien. Comment je peux les faire progresser ? Je ne peux pas. Ce n’est pas quelque chose que je vais pouvoir leur apporter. Par contre, venir faire le stage de fin d’études où normalement, ils sont déjà suffisamment aguerris,

SPEAKER_01 (00:34:53.44 –> 00:34:53.88) : ça,

Floortje (00:34:53.94 –> 00:35:11.34) : c’est possible. Et après, c’est aussi, tu peux très bien les rémunérer en prenant des personnes qui font, je ne sais pas, moi, peut-être une petite mission pendant 15 jours ou qui t’expliquent comment faire et qui te lancent sur le truc après.

Floortje (00:35:13.46 –> 00:35:17.12) : Oui, bien sûr. Tu n’as jamais été coachée, Séverine ? Non.

Floortje (00:35:19.28 –> 00:36:12.99) : Tu me proposes un coaché ? C’est un regret ? C’est quelque chose que tu voudrais faire ? Non, pour l’instant, ça fonctionne. Après, je me forme, je regarde toujours plein de choses, je suis toujours à l’affût. J’écoute tout un tas de podcasts sur des coachings quand je roule. Donc, voilà, je reste toujours. On dit tout le temps que si tu arrêtes de te former, en fait, tu régresses. Donc, je me forme tout le temps, tout le temps. Ce qui est encore un réflexe d’entrepreneur. Ben, oui. Oui, tu vois, finalement, j’ai vraiment beaucoup changé. Oui, mais je trouve ça génial. Génial. OK. Est-ce qu’il y a une dernière chose que tu as envie de rajouter ? Quelque chose qu’on doit absolument savoir si on a envie de vivre déjà de ce métier et peut-être faire un virement, changer la com ? Dis-moi.

Floortje (00:36:15.08 –> 00:36:23.90) : Réfléchir vraiment à ce qui vous fait lever le matin et de se dire pourquoi je le fais. À partir de là, en fait, je pense qu’on sait pourquoi on fait ce métier

SPEAKER_01 (00:36:24.34 –> 00:36:25.12) : et vers qui

Floortje (00:36:25.12 –> 00:37:03.11) : on a envie d’aller. Si tu fermes les yeux, que tu mets ta main sur le cœur, comme on dit, réfléchis et dis-toi qui j’ai envie d’aider quand je me lève le matin. Oui, bien sûr. Et ça peut être aussi simple, entre guillemets, que de dire je veux rendre les gens heureux. Oui, c’est ça. En fait, c’est juste pourquoi je me lève le matin. Qu’est-ce qui fait que je fais ce métier ? Parce que tu peux très bien faire ce métier et te dire c’est juste parce que j’aime la déco. Non, mais si c’est juste parce que tu aimes la déco, je ne suis pas sûre que ton entreprise dure très, très longtemps. Non, non, c’est clair. Il faut partager. On est dans un métier où on apporte quelque chose. On partage des choses, on partage des passions.

Floortje (00:37:05.58 –> 00:37:38.90) : C’est ça, en fait. C’est génial. Séverine, j’étais plus que ravie de te re-avoir au podcast. Moi aussi, super, super contente. Peut-être dans quatre ans. Non, avant. Quand j’aurai mon entreprise avec les 50 employés, ça sera avant. Très bien. Tout de suite. Tout de suite. Je continue à te suivre parce que je trouve que c’est passionnant le développement que tu as pu faire. Je suis ravie pour toi et pour le coup, aussi ravie pour moi. Écoute, moi aussi, je suis super contente de t’avoir vu. Un grand merci, Séverine. À très, très bientôt. Merci. À plus.